De la sorcellerie en question
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Les affaires et accusations de sorcellerie sont de plus en plus fréquentes dans notre société. Mêmes nos familles n’en sont point épargnées. On en parle désormais avec une vulgarité aussi plate qu’un trottoir de rue.
Originellement, le mot sorcellerie désignait l’ensemble de pratiques surnaturelles qui étaient censées produire des maléfices.
Ce phénomène vieux comme le monde et très courantes dans les sociétés primitives, prend des formes variées en fonction des cultures, des rites et des croyances de chaque peuple. En Europe médiévale par exemple, des milliers de femmes accusées de sorcellerie et d’hérésie furent brulées vives ou pendues à l’échafaud. Ce châtiment injustifié et cruel dura des décennies avant d’être combattu et abandonné à l’aube du siècle des lumières. Les accusations et pratiques de sorcellerie ont dont toujours existé dans tous les temps et dans toutes les sociétés du monde mêmes celles les plus civilisées de nos jours.
La sorcellerie constituait et constitue encore dans nos sociétés des réactions des hommes qui font de plus en plus face à des phénomènes inexplicables, à des faits qui dépassent leur entendement et à des forces qui dépassent leurs possibilités et leurs capacités humaines. Nos sociétés africaines restent attachées à ces phénomènes comme si nos mentalités n’évoluaient pas avec le temps. Chez nous les Bamiléké, les pratiques de sorcellerie prennent les visages du Famlah et du Essia’a par lesquels on vend une personne proche pour s’enrichir, aussi des totems cachés parfois même dans les ventres de leur détenteur sous forme d’animaux. Etc….
La sorcellerie est réelle comme l’air que nous respirons mais que nous ne voyons pas. Dans une société de plus en plus concurrentielle et matérialistes, les rituels et pratiques magico-traditionnelles sont légions. La sorcellerie moderne émane de la soif du pouvoir, de la domination, de la méchanceté de la convoitise et de l’appât de gain facile. Ses manifestations ne peuvent pas être dissimulées pendant longtemps. Nous ne sommes plus surpris de voir des dignitaires du village se laver à minuit dans un lieu dit sacré du village, d’y égorger les chèvres et en nourrir les riverains nuitamment. Ceux qui font de la quête permanente des richesses matérielles le but ultime de leur vie en sont parfois les plus exposés et les plus pratiquants.
Le succès se mesure-t-il par les biens matériels que nous nous aurons donné tant de peine pour accumuler sur terre ou par les grandes valeurs humaines que nous auront respectées et avec lesquelles nous nous aurons soulagés mutuellement ? Pour paraphraser la bible, à quoi sert-il à un homme de vouloir gagner le monde entier s’il se perdait et le payait de sa propre existence ?
Cependant, LE DISCERNEMENT s’impose à tous. Les fausses accusations de sorcellerie font actuellement plus de ravages dans nos familles que la sorcellerie elle-même. Aucune famille n’est à l’abri et aucune famille n’est épargnée. C’est comme si tout le monde était devenus des « ngang lekang » à abattre à tout pris. Il suffit qu’une personne meure dans la famille et que vous soyez riche. On vous accuse directement d’avoir vendu le défunt. Les combats de défense face à ces accusations vont souvent jusqu’à engendre des morts supplémentaires dans la même famille ou les gens à couteaux tirés, mènent une lutte sans merci pour se venger des autres. La mémoire du défunt est souillé et parfois sa dépouille profané par ceux là même qu’il aimait et protégeait de son vivant. Une fois mort, il devient le sorcier qui voulait décimer toute la famille et qu’il faut rouvrir la tombe pour retirer de son cou ceux qu’il aurait avalé avant de mourir.
La mort fait partie de notre existence et de notre humaine condition. Vouloir la justifier à tout prix par des causes mystiques est voué à l’échec et ne peut que semer la division et augmenter notre souffrance face à l’inévitable. L’homme est l’un des êtres les plus fragiles de la nature qu’un microbe ou un virus invisible peut foudroyer à chaque occasion. L’homme est en permanence exposé à la maladie, aux épidémies, aux catastrophes naturelles, à la violence et surtout aux accidents. Comme le disait un érudit « Dès qu’un enfant nait, il est déjà assez vieux pour mourir ». Avant d’accuser une personne de sorcellerie usons un peu de bon sens et de discernement.
Jiogo Paul Claudel, iEARN Educator-Cameroon
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