
SUGGESTIONS DES PISTES D’UN DIALOGUE CONSTRUCTIF POUR UNE COEXISTENCE HARMONIEUSE ET PACIFIQUE ENTRE LES TRADITIONS AFRICAINES, LES RELIGIONS REVELÉES ET LES AUTRES COURANTS RELIGIEUX.
- Détails
- Publié le lundi 26 mai 2025 08:39
- Écrit par Mô’ô Temoyim, Tsombeng Jean, 3e chef de la famille Temoyim Ma’a, à Lefèh Djeuh Yim Bafou

INTRODUCTION
Les spiritualités et les religions ont toujours été sources de débats passionnés, controversés, parfois houleux, avec des positions tranchées, chacun prétendant détenir la vérité absolue. Le présent texte que nous proposons dans un domaine aussi sensible et délicat voudrait en toute humilité contribuer à apaiser et à dépassionner les interactions entre différents protagonistes pour un dialogue sincère, convivial[T1] et constructif qui rendrait possible, et sur le même espace ou territoire, une coexistence pacifique et harmonieuse entre les traditions africaines, les religions révélées et les autres courants religieux.
Faire des suggestions qui intègrent les valeurs communes aux traditions africaines et aux religions révélées dans l’optique d’harmoniser les rapports entre les deux partis, tout en impliquant les différents protagonistes est un exercice ambitieux et risqué.Mais l’enjeu en vaut la chandelle, et pour paraphraser l’adage populaire : « qui ne risque rien [n’est] rien ».
Il s’agit en effet de concilier des systèmes de valeurs et de croyances parfois divergents et susceptibles de rentrer en conflit. Cependant des points de convergences existent qui peuvent permettre d’envisager un socle commun. Faire des suggestions de cohabitation dans ces conditions nécessite alors une approche respectueuse et inclusive, c’est-à-dire une manière de traiter les autres qui reconnait, respecte et valorise la diversité des personnes, des croyances, des pratiques et des perspectives. Une approche qui traite chaque individu avec dignité, équité, gentillesse et courtoisie. Une approche qui cultive les qualités essentielles communes telles que : la bonté, la générosité, la charité, l’altruisme, etc., dans un environnement où chacun se sent en sécurité et inclus.
Dans la perspective ci-dessus énoncée, nous prendrons en compte dans un premier temps, les valeurs fondamentales partagées par tous les courants religieux telles que la respectabilité, la solidarité, la justice, les rituels, la compassion, l’empathie, etc., comme bases d’un code éthique à priori consensuel, voire universel. Un code suffisamment flexible pouvant s’adapter aux différentes situations et interprétations des valeurs et des croyances.
En seconde analyse, nous suggérerons quelques stratégiques ou démarches pour construire la tolérance[T2] et un « modus-vivendi » entre les valeurs, les croyances spécifiques et les interprétations non-partagées, bref les différences susceptibles de générer des incompréhensions, des mésententes ou des situations conflictuelles pouvant entrer en opposition avec les enseignements de l’Eglise.
Une actualité récente dans la région de l’Ouest Cameroun plus précisément[T3] dans le département de la Menoua, nous a donné de vivre en direct et à travers les réseaux sociaux, des situations insolites et incongrues, de mésentente, de discorde et de conflit ouvert, mettant en scène des dignitaires religieux, en l’occurrence : un évêque et des prêtres, contre des chefs traditionnels, gardiens et garants des traditions ancestrales, par ailleurs chefs des religions traditionnelles des groupements Foto, Bamendou et Bafou.
La levée des boucliers, les joutes oratoires, les protestations véhémentes et indignées, les menaces, les provocations et les actes de défiance qui s’en sont suivis tant d’un côté que de l’autre, ont mis en lumière les incompréhensions, les contradictions, les antagonismes, et surtout la prise de position et de conscience des jeunes révoltés et désemparés des deux camps, déterminés à ne plus accepter certaines dérives. Des jeunes opposés dans leurs perceptions qui espèrent que rien ne sera plus jamais comme avant dans les rapports entre les religions conventionnelles et les religions ancestrales africaines.
D’un côté certains prêtres, certains pasteurs et autres guides spirituels[T4] continuent de se comporter comme à l’époque de l’inquisition ou à celle plus proche de nous, de la « colonisation/évangélisation » de l’Afrique ! De l’autre côté, certains chefs traditionnels et certains membre des communautés dont ils ont la charge résistent et persistent dans leurs manières d’être et de faire, ignorant qu’ils ne pourront plus jamais compter sans les religions conventionnelles avec lesquelles ils sont appelés à vivre et à cohabiter pacifiquement, dans une hybridation culturelle et dans un syncrétisme religieux enrichissant et réciproquement partagé.
La présente proposition est donc une modeste contribution à l’apaisement, à l’assainissement, à l’harmonisation des rapports et des interactions en vue d’une coexistence pacifique dans le même contexte social, des tenants des religions traditionnelles et des adeptes des religions conventionnelles ou révélées qui parfois se regardent en chien de faïence.
Section 1 : DEFINITIONS DES CONCEPTS
Pour une réflexion approfondie et une compréhension fine de ce dont nous parlons, il s’avère opportun d’expliquer pour les mettre en exergue, quelques concepts clés très importants qui jouent un rôle essentiel dans les relations humaines et dans la construction d’une société juste et équitable. Tous ces concepts impliquent la reconnaissance et le respect des différences, la recherche de l’équité et la justice dans les relations humaines pour agir de manière éthique et respectueuse, conformément aux principes moraux affichés. Selon Question AI, et bien d’autres sources fiables et crédibles, Il s’agit des concepts ci-après :
- La foi et la croyance sont des concepts religieux et philosophiques qui se rapportent à la conviction ou à l’acceptation d’une ou plusieurs croyances ou doctrines. La croyance implique une conviction ou une certitude en quelque chose, même en l’absence de preuves. C’est une conviction personnelle ou un engagement envers quelque chose, souvent basée sur des croyances, des valeurs ou des traditions. Toutes les religions sont basées sur la foi.Avoir foi c’est croire sans avoir vu, accepter sans exiger de preuves. Avoir foi implique une confiance ou une assurance en la capacité d’une force, d’une puissance ou d’une autorité supérieure à fournir un sens, une direction ou une protection dans la vie.
- L’humanisme : selon le Petit Robert (1979, page 915) l’humanisme ou la philanthropie qui est l’acte de donner de manière généreuse tout ce qui peut améliorer la vie des autres, est toute théorie ou doctrine qui prend pour fin la personne humaine et son épanouissement, une philosophie qui met l’accent sur le développement des capacités humaines, la valeur et le potentiel de l’humanité. A cet égard, Renan soutient que : « Le pure humanisme est le culte de tout ce qui est de l’homme ». L’humanisme dans les rapports humains consiste à promouvoir des relations basées sur la raison, le respect, la justice, l’égalité, la tolérance, la coopération, la solidarité, la liberté, l’autonomie et la compassion.
Il s’agit de traiter les autres êtres humains avec dignité et équité en reconnaissant leurs valeurs intrinsèques et leur potentiel. Tous les « vivants » ne sont pas des « humains » : une personne qui comprend sa propre douleur ou souffrance est un « vivant » ; celui qui comprend et compatit à la douleur ou aux souffrances des autres est un « humain ». Il s’agit aussi de promouvoir la coopération et la solidarité, en recherchant à aider les autres et à travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs. De reconnaitre que nous sommes tous interconnectés et que nos actions peuvent avoir un impact sur les autres.
En résumé, l’humanisme dans les rapports humains vise le respect de la différence et l’acceptation des autres avec leurs spécificités, ainsi que la promotion de la liberté, de l’autonomie et de la tolérance permettant aux autres êtres humains de vivre leur vie selon leurs propres valeurs et convictions, tant qu’ils ne nuisent pas aux autres.
- L’altérité : elle fait référence à la reconnaissance et l’acceptation de la différence. C’est la compréhension que chaque individu est unique et possède ses propres caractéristiques, opinions et expériences. Elle implique de reconnaitre et de respecter la diversité des personnes qui nous entourent, et de reconnaitre que chaque personne a le droit d’être elle-même.
- L’équité : elle est la recherche d’une société dans laquelle chaque individu aurait les mêmes chances de réussir et être traité de manière juste et équitable. L’équité de ce point de vueconsiste à identifier et à corriger les inégalités et les injustices existant dans la société.
- La droiture : elle est l’honnêteté et l’intégrité dans les rapports humains et recherche une société dans laquelle chaque individu agit de manière respectueuse, et où les actions sont guidées par des principes moraux et éthiques.
Au final, la foi et la croyance, l’humanisme, l’altérité, l’équité, et la droiture sont essentiels dans les interactions, la collaboration, la coopération et la compréhension entre les hommes et constituent la clé de voûte de la construction d’une société juste, équitable, et respectueuse des différences dans les relations humaines en tout temps et en tous lieux, quel qu’en soit le domaine.
Section 2 : SUGGESTIONS DE COMPORTEMENT A ADOPTER ET DE PISTES DE COMMUNICATION
Suggestion 1 : Disons d’entrée de jeu qu’il faut éviter de coller des étiquettes sur le dos de ceux qui pensent ou font autrement que nous, éviter les jugements hâtifs et des condamnations à priori. Qu’il faut cultiver la patience et la maitrise de soi dans les discussions et les échanges avec ceux qui critiquent nos croyances, dénigrent nos pratiques, doutent et suspectent notre foi.Toujours faire preuve de discernement, de modestie et d’humilité car, certaines croyances, certains pouvoirs, certains savoirs ou avoirs que nous possédons finissent parfois par nous posséder et par nous dérouter !
Suggestion 2 : Partager respectueusement le cas échéant notre expérience, nos savoirs et notre expertise, sans arrogance intellectuelle, sans outrecuidance, ni condescendance. Faire montre de tolérance en s’accordant si nécessaire, sur les points de désaccord concernant les croyances, les valeurs et les sources d’inspiration spécifiques ou intrinsèques qui n’entravent ni notre foi ni notre relation avec Dieu, et qui ne sont ni contraires aux enseignements de l’Eglise ni aux tabous et aux pratiques culturelles et cultuelles des traditions africaines. Les reconnaitre et les valoriser sans dénigrement ni exclusivisme. Car, ceux qui sont toujours d’accords ne réfléchissent pas assez.
C’est ainsi que nous pourrons répondre par l’affirmative à la question de savoir si un africain peut être un « bon chrétien » et rester attaché aux pratiques de ses traditions ancestrales. Le christianisme enseigne que Jésus-Christ est le seul médiateur entre Dieu et les humains, et que la foi en lui est nécessaire pour le salut. Les traditions africaines font foi aux esprits des ancêtres et aux pouvoirs des divinités. Tout va donc se jouer au niveau de la manière dont chaque partie prenante va intégrer les éléments de l’autre dans ses propres pratiques, du degré de compréhension, de sincérité, de respect, de tolérance et d’ouverture du dialogue sur ces aspects spécifiques délicats et complexes.
Suggestion 3 : L’humilité consiste à savoir humblement que notre compréhension peut être limitée, et que nous pouvons apprendre des autres avec déférence. Qui que nous soyons et quelle que soit notre érudition, il y aura toujours un domaine où nous pourrions passer du statut de « parfait connaisseur » à celui de «parfait ignorant ». «Il y aura toujours quelqu’un qui sera meilleur que nous dans un domaine et nous devons accepter ce fait et apprendre de lui. C’est ce qui nous fera grandir ».
Suggestion 4 : Toujours savoir et intégrer que l’objectif ultime d’un débat n’est pas de gagner ou de vaincre un adversaire, mais de convaincre pour susciter une adhésion volontairement consentie. En effet, il ne suffit pas de crier pour espérer convaincre, il faut plutôt éviter d’élever la voix pour imposer ses opinions.Débattre et non combattre pour s’édifier, s’enrichir et se construire mutuellement. S’abstenir autant que faire se peut des réactions émotionnelles et des arguments agressifs, tels que traiter les gens de mécréants, d’égarés, de sorciers, d’idolâtres, de païens, etc., en prétendant détenir la vérité absolue.
Suggestion 5 : S’efforcer en toute circonstance d’écouter attentivement, respectueusement et patiemment les objections et les arguments de nos contradicteurs sans interruptions défensives ou intimidantes. Eviter depenser à votre réponse pendant que les autres parlent. Car, « Il est impossible à un homme de comprendre ce qu’il croit déjà savoir » (Epictète). Ouvrir chaque fois la porte à un dialogue constructif en écoutant et en répondant poliment aux critiques. Même si elles peuvent être parfois blessantes, il est essentiel de toujours répondre avec respect, sagesse et courtoisie.
Suggestion 6 : Eviter de recourir à des invectives, à des injures ou à des propos désobligeants à l’égard des autres, mais toujours chercher la convivialité, la paix et la compréhension en respectant les croyances et les convictions des autres. Car, « nous ne sommes pas du même bord, mais nous cherchons le même port » (Jacques Brel). Par conséquent, nous ne devons sous aucun prétexte, juger les autres, les critiquer, les stigmatiser, et encore moins leur imposer notre culture, nos croyances et nos convictions religieuses.
Section 3 : SUGGESTIONS DE QUELQUES MODALITES DE COHABITATION POUR UNE COEXISTENCE PACIFIQUE, D’INTERACTION ET DE COLLABORATION
Suggestion 7 : Lors des cérémonies et des événements culturels impliquant des personnes d’origines, de cultures ou de chapelles religieuses différentes telles que : les lieux de deuils ou des obsèques, des funérailles et autres lieux cosmopolites, veiller au respect de nos semblables en vivant et en laissant vivre chacun dans ses croyances, ses convictions et sa foi, en évitant toutes formes de discrimination, sans imposer aux autres des rituels ou des pratiques qui leur sont étrangères, et pouvant heurter leurs croyances, ébranler leurs us et coutumes ou leur sensibilité et leurs convenances. Car croire ou ne pas croire est strictement intime et cela ne regarde personne d’autre que celui qui croit ou qui ne croit pas.
Suggestion 8[T5] : Renforcer dans les curricula les contenus d’éducation interculturelle et interreligieuse de langues et cultures nationales pour promouvoir la compréhension et l’appréciation des différentes cultures et traditions. Favoriser le dialogue et la collaboration entre les religions révélées et les traditions africaines tout en combattant les stéréotypes et les préjugés.
Par ailleurs, les médias : radios, télévisions, les journaux et les plates-formes numériques peuvent aussi jouer un rôle très important dans la diversité culturelle et religieuse en sensibilisant, en informant et en formant le public au respect, à la compréhension, à l’acceptation des différences, bref,à la tolérance et à la collaboration interculturelle et interreligieuse.
Suggestion 9 : Le respect ou la tolérance du culte des uns et des autres étant sacré, s’abstenir dans la mesure du possible d’assister au culte des autres. Et si pour des raisons évidentes on est obligé d’y être présent, éviter tout comportement ou acte pouvant perturber l’exécution des rites ou la célébration du culte, en gardant le silence et en restant sagement assis à sa place pour attendre la fin de la célébration et sans manifester le moindre signe d’impatience, d’agacement ou encore moins de dédainou de mépris.
Suggestion 10 : Promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux dans le cadre des événements culturels et festifs tels que les festivals et les célébrations, et entre les activités culturelles telles que : les expositions, les concerts, les danses traditionnelles, etc. Programmer à l’occasion de ces événements et activités des conférences-débats sur des thèmes d’intérêts communs suivis d’échanges. Ce qui permettra de construire des ponts entre les différentes communautés, de favoriser la compréhension, l’acceptation, la reconnaissance mutuelle et la paix dans le respect de la vie et de la dignité humaine, dans la solidarité, la justice, l’équité, et l’honnêteté. Dans l’intégrité, l’empathie, et l’esprit de partage qui sont des valeurs centrales communes à toutes les spiritualités et à toutes les religions.
Suggestion 11 : Le respect de la liberté de culte signifie que, tant que vous ne nuisez pas à autrui, la manière dont vous vivez votre foi ne dérange personne et ne regarde que vous dans les limites de la bienséance, de la morale, du respect de l’ordre public et de la loi. La tolérance religieuse dans ce cas précis consisterait à laisser chacun évoluer dans son couloir, et la meilleure manière de dialoguer cette fois-là, serait de ne pas dialoguer du tout, de s’abstenir de tout commentaire et de tout jugement, même laudatif.
Suggestion 12 : Combattre en toute circonstance et en tout lieu, le fanatisme religieux qui en fait, ne serait que l’expression d’une faille psychologique ! D’emblée il convient de reconnaitre et de bien intégrer qu’aucune religion n’est à l’abri du fanatisme.Les fanatiques religieux disent se donner à Dieu et se soumettre entièrement à lui. Mais cette soumission n’est qu’apparente ; en fait, le fanatique cherche avant tout à se sauver lui-même.
Il s’agit d’une attitude égocentrique qui consiste à ramener Dieu à soi-même. Un égocentrisme qui se ressent particulièrement dans le prosélytisme, qui consiste non pas à aller vers les autres, mais à tenter de les ramener à soi-même. Les fanatiques qui disent « se donner à Dieu » se mentent à eux-mêmes. En réalité, ils utilisent Dieu pour tenter de se réaliser ou combler le besoin de donner un sens à leur vie, oubliant que le fanatisme est souvent le signe d’une déviance psychologique et dans tous les cas, il cache un profond vide spirituel.
Suggestion 13 : La lutte contre le fanatisme et la corruption spirituelle : combattre frontalement les fanatiques et les corrompus spirituels reviendrait à utiliser les mêmes armes qu’eux, donc à les légitimer et à sombrer soi-même dans le fanatisme et la corruption. En réalité, la meilleure manière de combattre l’intolérance et la corruption spirituelle est de s’attaquer à leurs causes plutôt qu’aux intolérants ou aux corrompus eux-mêmes. Il s’agira donc d’être vigilant, de prévenir, de porter attention et assistance, d’accompagner, de donner l’exemple, et d’utiliser tous les moyens possibles pour faire progresser la compréhension mutuelle, le respect, le dialogue, la tolérance et la laïcité. (https://www.jepense.org/fanatisme-religieux-définition / Page 3 sur 4).
CONCLUSION
Le présent projet de code éthique non exhaustif peut être enrichi par d’autres valeurs, d’autres stratégies, méthodes ou principes. Son importance est de favoriser un dialogue constructif entre les différentes traditions et religions pour identifier les points de convergence, les valoriser et les promouvoir afin de construire un avenir commun basé sur le respect, le dialogue et la tolérance.
Il (ce code éthique) nous permet de comprendre qu’en toute circonstance et quel que soit le domaine et le contexte, nous devons rester sans ignorer que le respect du « sacré » des autres est sacré ! Et que malgré les indélicatesses et les dérives de certains « hommes de Dieu » zélés en mal de notoriété, malgré les dérapages de certains de leurs adeptes acculturés et fanatisés, nous devons demeurer convaincus que ce qui est meilleurs pour les uns, ne l’est pas forcément pour les autres. En effet, Dieu peut être considéré comme le centre d’un cercle dont tous les humains forment la circonférence. Tous les points de la circonférence d’un cercle étant toujours équidistants du centre, quel que soit le rayon emprunté, il mènera inexorablement vers le centre, donc vers Dieu !
Notre chemin n’est donc le meilleur que pour nous, que nous soyons animistes, judaïste, chrétiens, musulmans, bouddhistes, indouistes, shintoïstes, confucianistes ou athées. Nous devons savoir privilégier ce qui nous unit pour être et vivre ensemble, en harmonie et en paix dans le même espace pour le bien-être de tous et pour un développement commun et durable. Il s’agira toujours d’éviter de contraindre par les menaces, la peur ou la violence, les minorités culturelles ou religieuses à se convertir à tout prix et par tous les moyens, pour adhérer aux cultures et aux religions des plus forts ou prédominantes. Convoquant le principe de subsidiarité, il peut leur être opposé que : ce qui est décidé pour nous, sans nous, et malgré nous est décidé contre nous !
C’est dire que les « hommes de dieu » pour demeurer cohérents, convaincants et crédibles doivent dorénavant savoir et pouvoir changer de paradigme et d’approche dans leurs stratégies d’évangélisation en les adaptant aux contextes africains et à la modernité ambiante.
Même si aujourd’hui nous sommes au regret de constater que certains d’entre eux ont encore du mal à intégrer la notion d’« inculturation », processus par lequel la foi chrétienne est incarnée dans une culture particulière. Ce qui implique l’intégration de certains éléments culturels et religieux traditionnels dans la pratique chrétienne. C’est ce que le Pape Jean-Paul II a prescrit pour adapter les pratiques évangélisatrices aux milieux où elles se déroulent.
C’est dire aussi que la religion chrétienne doit reconnaitre la diversité culturelle et permet[T6] tre aux individus de maintenir leur identité culturelle tout en pratiquant leur foi. Cela signifie que les traditions et les pratiques ancestrales peuvent être intégrées dans la pratique religieuse d’un chrétien tant qu’elles ne sont pas en conflit avec les enseignements fondamentaux du christianisme et de l’Eglise. Comme Monseigneur Albert Ndongmo (1926-1992) l’avait si bien soutenu en son temps, il faut : « mêler les croyances africaines et les enseignements bibliques aux réalités culturelles africaines pour une Eglise proche du peuple enracinées dans les traditions locales, mais ouverte aux changements…On ne peut pas lire la bible sur les bords du Jourdain comme on la lirait sur les berges du Wouri ».
REFERENCES
La réalisation de ce projet n’aurait pas été possible sans la contribution des sources primaires, c’est-à-dire des personnes ressources crédibles consultées dont nous nous gardons de mentionner les noms pour des raisons évidentes, et sans l’appui et l’étayage des sources secondaires (livres, et articles), ainsi que des sources électroniques.
SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
- Le Dictionnaire Petit Robert (1979),
- S. Azombo-Menda et P.Meyongo, précis de philosophie pour l’Afrique, Nathan Afrique, 1981.
- Encyclopédie universelle 4, Pédagogie, Mathématiques, religions, Philosophie, Psychologie. collection marabout université, Editions Gérard et C°, rue de Limbourg, Verviers (Belgique), 1962. Pages : 226-403.
- Père TIKI Antoine-Marie, Spiritualité de Monseigneur NDONGMO Albert, Evêque émérite de Nkongsamba, Prêcher la parole de Dieu à temps et à contretemps, Directeur Diocésain, secrétariat à l’éducation de Nkongsamba, 1997.
- Les cahiers du festival culturel Bafou « LEMOU », 2022, les piliers du spiritualisme Bamiléké, pages 84-86, prince Noumi Emmanuel.
- Culture et tradition, hors–série no 36- Mars/avril/mai, 2022.
- Lionel Manga, du haut de la chaire, Mosaïque, Arts et Cultures, hors-série no 009 Ave Ndongmo ! Janvier 2017
SOURCES ELECTRONIQUES,
- (https://www.jepense.org/fanatisme-religieux-définition/ Page 3 sur 4).
- https://fr; m ; wiki-pédia.org /wiki/religions traditionnelles africaines, 09/10/2024 : 16H30.
- QuestionAI, consulté 12 Novembre 2024 à 20h15.
- Poe. Consultéble 12 Décembre 2024 ;
- Meta AI avec liama 4, consulté le 03/04 2025 020h11.
Faire un Don à Bafou.org
Publi-Reportage
-
Inauguration des Laboratoires des CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles) de l’IUC par le Consul Général de France à Douala
Dans son objectif de demeurer ce grand pôle d’excellence en… -
Le nouveau campus de l’IUC de Dschang deux ans plus tard
Sans s’en rendre compte, voilà bientôt deux ans que le nouveau… -
Soirée de dégustation de grand cru classé chez Drinks Center Yaoundé : Château TALBOT et Château Sénéjac
Pour une bonne connaissance du Château TALBOT et du Château… -
Visite guidée des ateliers de chaudronnerie, Menuiserie et mécatronique de l’IUC
Après la participation majestueuse de l’IUC au dernier « forum… -
MUFID BAFOU : Un établissement de micro-finance en pleine croissance
A l’occasion de l’Assemblée Générale de la MUFID BAFOU qui a… -
LE CABINET DENTAIRE D’ETOA-MEKI ET SON PLATEAU TECHNIQUE TOUJOURS A LA POINTE
Au-delà de l’expertise avérée de l’équipe de spécialistes… -
MUFID de Bafou : un levier de développement du groupement Bafou sous exploité
A l’occasion de son Assemblée Générale tenu le 13 Août 2023 au…