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Conférences scientifiques : Des Profs de l’aérospatiale et de la mécatronique à l’IUGET

Détails: Publié le vendredi 7 avril 2023 12:36; Écrit par Rodrigue TCHOKOUAHA

En préparation de la rentrée académique 2023-2024, et dans le cadre du partenariat Nord-Sud entre l’Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ) de France et l’Institut Universitaire des Grandes Écoles des Tropiques (IUGET), quatre éminents professeurs de l’aérospatiale et de la robotique venus présenter à l’intention des étudiants et chercheurs du Cycle d’Ingénieur, des thèmes scientifiques aussi variés qu’enrichissants. Deux temps forts auront marqué la messe du savoir scientifique à l’IUGET : la première phase a eu lieu le 04 avril 2023 dans l’enceinte du Campus sis à Douala-Bonamoussadi Rond-Point MAETUR, et la deuxième phase de la conférence s’est tenue le 05 avril suivant au siège du Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM) à Douala-Bonanjo.

Au cours de la première rencontre dans l’enceinte de l’établissement supérieur, deux thématiques présentées à l’auditoire : la première sur « L’impact du numérique sur le processus d’ingénierie et le contexte socio-économique dans le cadre du réchauffement climatique », thématique présentée par le Pr Pierre Richard BAHOO, Directeur de l’institut des Sciences et Techniques des Yvelines et enseignant à l’Université de Paris-Saclay ; et la deuxième thématique sur le « Projet CITEF d’entraide entre les membres : application et partage d’expériences et formation des formateurs dans le domaine des systèmes électroniques (mécatronique) embarqués », thématique exposée par le Pr Patrick BONNIN, Chef de département des systèmes électroniques embarqués à l’Université de Versailles St-Quentin (UVSQ).

Pour la première thématique et suivant la présentation faite par Pierre Richard BAHOO, deux périodes sont à considérer : la période avant l’ère du numérique, et l’évolution exponentielle de la planète après l’ère du numérique. Il appert au vu des faits que l’avènement du numérique est venue booster l’évolution de la société humaine et celle de l’univers toute entière. En effet, il a été constaté que l’évolution des inventions scientifiques et technologiques a eu un impact considérable sur la société au point où cette dernière est devenue de plus en plus complexe. Les technologies ont transformé la production industrielle, de même que les individus ont modifié leurs comportements au sein de la société. Résultat des courses, les machines prennent peu à peu le pouvoir, et les interactions entre la nature et les évolutions technologiques sont devenues plus vivantes. Nous sommes dans un système de plus en plus complexe comme l’univers en lui-même.

Dans la deuxième thématique, Patrick BONNIN après avoir déroulé l’évolution de la technologie, l’homme de science a beaucoup insisté sur le « jumeau numérique ». Le jumeau qui est une espèce de représentation virtuelle d’un objet ou d’une ressource. La spécialité de Patrick BONNIN est la mécatronique, autrement dit « Systèmes électroniques embarqués ». Nous apprenons par exemple que c’est grâce à la mécatronique que l’on arrive à la fabrication des robots, et que la robotique est de deux ordres : il y a la robotique des jeux ou des jouets, et il y a la robotique industrielle et militaire, celle de toutes les attentions et de toutes les convoitises du monde, celle qui provoque les plus grandes guerres dans le monde. C’est grâce en effet à la robotique que l’homme arrive à la conquête de l’espace, là où justement les grandes puissances s’affrontent en termes de démonstrations. Seulement, comme l’a expliqué le spécialiste de la mécatronique, bien qu’il y ait une perte d’emplois en milieu industriel pour l’Homme, la robotique permet certainement de gagner en temps et en ressources, il y a beaucoup d’avantage à investir dans la robotique pour plus de richesses, car les ressources dégagées permettraient d’investir dans d’autres domaines d’activités beaucoup plus profitables à l’Homme. Autre avantage de la mécatronique, c’est qu’elle a introduit les normes anti-pollution dans la mécanique. Patrick BONNIN va plus loin en préconisant davantage le principe de pollueur-payeur : « il faut taxer le C02 à l’émission dit-il, tout en favorisant l’émergence de l’économie locale ».

La Conquête de l’espace, un enjeu du futur

Au cours de la deuxième rencontre au siège du Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM), nous sommes le 05 avril 2023 : deux autres thématiques ont toutes aussi drainé et captivé l’attention des étudiants du Cycle d’ingénieurs, en présence du Pr Guillaume EKAMBI DIBONGUE, représentant du Professeur Magloire ONDOA, Recteur de l’Université de Douala.

Sous la Coordination des Professeurs Henri WAMBA et Ruben MOUANGUE, respectivement vice-recteur chargé de la recherche, coopération et relations avec le monde des entreprises à l’Université de Dschang, et Directeur de L’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Douala. Pr Mustapha MEFTAH, lui également de l’Université de Versailles-Paris Saclay et chercheur à LATMOS-CNRS, a exposé sur « l’Observation de la Terre et du climat au moyen des Satellites, le NewSpace et la nouvelle économie spatiale : Exemples d’application de l’USVQ ». Mais avant, on a eu droit au discours d’ouverture du Président-Fondateur de l’IUGET, le Docteur Joseph NGUEPI. Il a rappelé à l’intention de ses étudiants la maxime si chère au Professeur Sammy BEBAN CHUMBOW : « Qui détient le savoir détient le pouvoir ».

Pour le Professeur Mustapha MEFTAH de l’Université de Versailles Saint-Quentin, la conquête de l’espace a trois principaux enjeux : tout d’abord l’enjeu militaire et en tant que tel, la conquête de l’espace est une véritable arme idéologique ; elle a aussi et surtout des enjeux scientifiques et technologiques, des enjeux économiques de premier ordre. Bien que l’Homme observe la Terre depuis la Lune, il n’arrive toujours pas à gagner la bataille du Climat, ce climat qui nous montre ses caprices et ses vicissitudes avec les changements dont il est sujet et le réchauffement de la terre. Le Professeur fait savoir que la conquête de l’espace grâce au développement du numérique et de la robotique a eu un impact considérable sur l’activité de l’Homme en ce sens que ce dernier exploite les informations reçues à des fins utilitaires. Quelques domaines d’activités humaines qui subissent ces influences sont l’agriculture, le transport, le bâtiment, la météo, la pollution et la gestion des déchets, entre autres. Au-delà de l’aspect utilitaire, la conquête spatiale permet de développer des programmes scientifiques et académiques.

Mais une question en ressort : pourquoi la conquête de l’espace serait-elle si importante quand bien même on aurait encore des écueils au plan énergétique et du développement industriel, voire au plan de la survie au quotidien, comme c’est le cas pour les pays en dessous des Tropiques tel le Cameroun ? Cette question a permis d’aborder avec aisance la deuxième thématique de la journée « : Impact de la transition énergétique sur la formation des ingénieurs et le développement industriel ». Thématique qui aurait dû être présentée par le Pr Dominique Gentile, Président de la CITEF ; celui-ci était empêché.

Selon le Chercheur du LATMOS-CNRS, Pr Patrick BONNIN : « l’espace est un enjeu de l’avenir » ; en clair, « les informations que l’espace nous envoie, permettent d’anticiper sur les évènements futurs et d’agir à temps ». Pour y parvenir, il faut forcément de l’énergie, et voilà pourquoi il est important d’opérer la transition énergétique, notamment au moyen du développement des énergies renouvelables pour combler le déficit de l’énergie hydro-électrique ou des énergies fossiles. Mais alors un autre questionnement surgit de toute évidence : « Tout le monde peut-il aller à la conquête de l’espace ? » Cette question a été posée par le président-fondateur de l’IUGET lui-même. A ce niveau, il est question de législation, réglementation et accords entre Etats, répond le professeur Mustapha MEFTAH.

Seulement, à la question de savoir comment avoir accès aux données spatiales, cette préoccupation n’a pas trouvé une réponse satisfaisante dans la mesure où il appartient aux Etats de commencer par disposer des instruments qui permettent de stocker et de disposer de telles données. Encore une fois, il faut disposer de l’énergie nécessaire à la conquête de l’espace, cette énergie qui nous est déjà nécessaire au plan basique, notamment pour notre alimentation, l’habitat, le chauffage, entre autres. Pour maîtriser tout cela, il faut une transition énergétique à défaut d’en avoir suffisamment. Autrement dit, à défaut d’être un acteur de l’énergie, il faudrait tout au moins avoir la maîtrise de cette énergie. Mais il ne s’agit pas seulement de l’énergie, il faut disposer aussi de l’eau, de l’espace et la démographie. Ne dit-on pas que l’eau c’est la vie ! En clair, la transition énergétique déplace le problème du déséquilibre énergétique.

En un mot comme en mille, l’espace est synonyme de connaissance, mais cette connaissance doit être associée à la sagesse, à la volonté, surtout à l’éthique et à la morale. Il est toujours important d’utiliser la Raison philosophique, conclut le Pr Mustapha MEFTAH.

Journée du 04 avril 2023 dans l’enceinte du Campus sis à Douala-Bonamoussadi Rond-Point MAETUR

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