Un Adieu digne à papa Nguimdo Samuel dit « Ta’a Black »
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- Publié le jeudi 24 mars 2016 16:59
- Écrit par Elie Fernand JIOKENG & Rodrigue NANKEU
« Aux grands hommes les grands évènements ». Même si les circonstances nous semblent quelques peu dramatiques et douloureuses, c’est en ces termes aussi simplistes, modestes mais d’une grandeur sans pareil que se résume ce dernier hommage rendu à ce patriarche par la Communauté Bafou de part le monde ainsi que par les amis et connaissances.
Papa Nguimdo Samuel est né vers 1935 à Bafou de feu Djouléga Blackman et de feue Nguekeu Madeleine. Il aurait sans doute souhaité continuer à être auprès des siens ici bas, mais le Seigneur Dieu, en qui il avait mis toute sa confiance, en a décidé autrement en la rappelant auprès de lui le 20 février 2016 à la suite d’un AVC survenu le 13 février 2016. Il est allé rejoindre ses aïeux, qui l’ont précédé dans l’au-delà et ses parents qui l’ont quitté depuis belle lurette déjà.
C’est par un temps assez ensoleillé et une atmosphère très conviviale et sereine avec quelques pleures et grincements de douleur que Papa Nguimdo Samuel affectueusement appelé « Ta’a Black », un homme aux multiples casquettes : instituteur, agriculteur, footballeur, homme politique ; etc., a été conduit à sa dernière demeure. Parmi les 1ers instituteurs qu’a eu le Groupement Bafou, il a en effet contribué en particulier à la formation d’un nombre important de l’élite intellectuelle et économique de cette localité et du Cameroun en général. Ce faisant, ses connaissances et proches sont venus ce samedi 19 mars 2016 le remercier pour ses enseignements et conseils, et le conduire à sa tombe sise au quartier Aghong 1 par Bafou, où il va séjourner désormais auprès de ses aïeux.
Tout a commencé le 18 mars 2016 avec la levée de corps à la morgue de l’hôpital Départemental de Dschang suivi du transfert de la dépouille au domicile familiale à Aghong 1 sous une très haute escorte motorisée. La cérémonie du samedi 19 mars 2016 a commencé avec la phase des lamentations aux environs de 7 h00, marquée par le passage de plusieurs associations (Medzong, associations de femmes, …), de l’élite Bafou, des hautes personnalités administratives et traditionnelles à l’instar de S.M Fo’o Ndong Victor Kana III, le Maire de la Commune de Nkong-Zem en la personne de M. Dzouebeng Thomas, du représentant du Sous-préfet de Nkong-Ni et de bien d’autres personnalités en leurs grades et rangs respectifs.
Par la suite, s’en est suivi la phase des témoignages au cours de laquelle les différents intervenants n’ont pas lésiné sur les mots. En effet, des témoignages de S.M Foweijeuh (grand-père du défunt) en passant par celui de l’ami du défunt (papa David), du représentant du CODEVIA (Comité de Développement du Village Aghong 1), du représentant des petits-fils (M.Nguimdo Daniel), de Mo’oh Waman Tegni Nanna Victor, de maman Fouedjio Jacqueline, de maman Maghogue Paulette, du représentant des fils, du chef de village Aghong 1 et de l’ainé de la famille en la personne de Sob Ta’a Black Professeur Agrégé Guimdo Dongmo Bernard Raymond, tous lui reconnaissent le mérite d’avoir été un homme de priorité et de conviction car il « savait ce qu’il disait et disait ce qu’il faisait » comme l’a souligné Sob Ta’a Black dans son allocution. Ses priorités et convictions étaient dans le travail, dans sa vie d’instituteur, d’agriculteur, d’homme politique et de footballeur car il faudra souligner que papa Nguimdo Samuel a été un des pionniers de l’équipe de l’Aigle Royal de la Menoua. Des témoignages qui ressortent, il faudra également noter que papa « Ta’a Black » avait des talents de conteur et de bon orateur. Par ailleurs, c’était un homme pieux, humble, affable, un bon conseiller, ce qui justifie sa place au sein du Comité des Sages du quartier Aghong 1 et un homme dévoué et déterminé dans sa tâche et dans ce qu’il faisait.
De ces témoignages, s’en est suivi l’oraison funèbre. Après cette phase d’adieu, s’en est suivi celle des collations et animations caractérisée par deux grands points. Le 1er a été l’ouverture des buffets et en raison de la générosité de papa « Ta’a Black » ses fils, petits-fils et arrières petits-fils ont bien voulu lui rendre hommage, honneur et respecter ses dernières volontés à travers l’organisation des grands buffets et réceptions fastidieuses pour satisfaire les personnes présentes. Et ensuite, le passage des danses traditionnelles et des différentes associations notamment le Medzong, les associations des femmes, etc.
En ce samedi 19 mars 2016, le livre rédigé de 1935 à 2016 soit pendant 81 ans par papa Nguimdo Samuel alias « Ta’a Black » s’est refermé car celui-ci dans son testament confié à ses proches les plus intimes a choisi son fils M. Vouffo Nguimdo Aubin Blaise pour prendre la relève, continuer ses œuvres et écrire un nouveau livre de cette grande et noble famille du quartier Aghong 1 sis à Bafou. Celui-ci sera assisté dans cette lourde mission par le « tchuété » en la personne de M. Dongho Nguimdo Guy Moise.
M. Vouffo Nguimdo Aubin Blaise (à droite)
Il est à noter que S.M Fo’o Ndong Victor Kana III, Roi des Bafou en a profité pour remettre en aparté un diplôme d’excellence à Mo’oh Mbouo NOUMBOUO Fabien, grande élite du Groupement Bafou, pour sa contribution et son dynamisme pour le rayonnement et le développement du Groupement Bafou.
Les fils, petits-fils et arrière petits-fils de papa Nguimdo Samuel à l’instar du Professeur Agrégé Guimdo Dongmo Bernard Raymond et autres remercient tous ceux et celles qui les ont soutenu dans cette cérémonie d’adieu à leur papa, grand- père et arrière grand-père par l’entremise de Bafou.org
Quelques impressions post- cérémoniales et la suite en images.
Moho Mbouo Noumbouo Fabien
Vous venez de recevoir un enveloppe ce jour des mains de S.M Fo’o Ndong Victor Kana III qui a crée une réaction de joie sur votre table, de quel papier s’agit-il?
Ce n’est pas un papier, c’est un diplôme que le Roi des Bafou donne pour remercier les élites qui l’aident au développement du groupement. Je crois qu’ils sont un certain nombre et je me félicite d’en faire partie. Aujourd’hui, je suis très surpris, mais je trouve que c’est une bonne initiative, il n’y a pas de motivation qui dépasse ça, car la chefferie est un milieu de symbole à savoir les queues de cheval, les statuettes, ... et quand le Chef a pris une pareille décision à travers ce diplôme qui est un symbole moderne de reconnaissance, ça ne peut que réjouir le détenteur.
Ce diplôme est remis chez Ta’a Black à Ndziih, qu’elle lecture en faites-vous ?
Je ne suis pas étranger à Ndziih, j’ai plusieurs casquettes à Ndziih aussi mes relations que j’ai ici sont innombrables. Mais, s’il m’avait remis n’ importe où je devrais prendre avec la même satisfaction. Et comme cela s’est fait à Ndziih, quoi de plus normal.
Pensez-vous que le système de remise des diplômes peut booster le développement de Bafou ?
Je ne peux pas avoir la prétention de conseiller le Chef, il a suffisamment de conseillers. Je pense qu’il donne les diplômés à qui mérite et ainsi d’autres vont se battre pour avoir la reconnaissance de tout le groupement. Je vous remercie.
Maghogue Paulette, 2eme femme
Je salue tout le monde qui a assisté à l’enterrement de mon mari Ta’a Black. Mon mari qui est parti a mis un successeur que tout le monde attendait. Lorsqu’il venait au village, il ne faisait pas la différence entre les femmes de son père ou ses frères, il gardait tout le monde, il le faisait à l’insu de sa mère. Car, si elle le savait, elle pourrait refuser. Je vous remercie beaucoup, vivement que vous rentrez comme vous êtes venus.
Sob Ta’a Black Prof. Guimdo Domgno Bernard Raymond
En ma façon de voir, le deuil de Ta’a Black c’est très bien passé, tout ce qui a été pensé, a été fait dans les bonnes conditions. Vous-mêmes avez vu comment le représentant du Sous-Préfet est venu, Fo’o Ndong Kana III est aussi venu et tous ont vu comment il y avait les gens dans la cour de Ta’a Black. Le Chef a salué et adressé un mot important que je crois que les populations ont cerné. Tout ceux qui nous ont assisté ont vu comment on a enterré Ta’a Black. On vient de terminer, avec le successeur que « j’ai arrêté » . Je suis sorti avec lui pour présenter au peuple, et c’est le successeur que la famille attendait au vue des acclamations après la lecture du testament. Car tout le monde savait que ca ne pouvait être que lui.
Ce successeur, je lui donnais toujours des conseils, et comme il est encore jeune c’est pourquoi Ta’a Black me l’a confié pour l’accompagner dans sa lourde mission. Je ne ferais que mon travail. Il faut seulement qu’il nous réunisse car Ta’a Black était un rassembleur. Qu’il suive le chemin que son père à tracé pour que la famille aille de l’avant. Je vous remercie
Ta’a Black III, Vouffo Guimdo Aubin Blaise
En ce jour du 19 mars 2016, mon père s’appelait Ta’a Black Nguimdo Samuel, il est parti et aujourd’hui c’est mon nom Vouffo Nguimdo Aubin Blaise, devenu Ta’a Black en personne. C’est un monde nouveau pour moi et je prie mes enfants et mon entourage que la paix et la sérénité règnent dans la famille. Avec eux, je serais un homme super fort pour pouvoir sauter par-dessus tout ce qui pourra se présenter comme entrave sur mon chemin. Je demande les forces au Dieu tout puissant qui nous a tous créé, qu’il soit au contrôle de la tâche qui est la mienne.
C’est aujourd’hui que je me retrouve sur certaines paroles qu’il tenait à mon endroit ; de certains mots, certains indices qu’il présentait, mais je disais que c’est le droit de papa à redresser son fils. Je n’avais pas su que ça devait aboutir à ce que je vis aujourd’hui. Je comprends que mon père était un prophète, un patriarche. Il avait prophétisé pour moi. Et ce grand prophète, dès l’apparition de sa maladie, il ne s’exprimait pas, il râlait, parlait à peine. Il faisait que des signes, mais il a pu me parler. Je n’avais pas su qu’il m’avait mis sur le chemin que lui seul savait. Il avait sa vision. C’est difficile de dire tout ce que j’ai vécu et écouté.
Je demande à tous mes enfants que nous vivions dans la paix, la sérénité pour que la prospérité reste de mise pendant mon règne. Le travail commence dès l’instant avec beaucoup de ténacité, la grande famille, mes enfants et moi puissions glaner que des victoires.
Tseuté Ta’a Black Dongho Nguimdo Guy Moise
Merci de me tendre votre micro, Ta’a black avait beaucoup de prérogatives et responsabilités dans le village. Il a toujours su les maitriser et moi en tant que tseuté, je serais dont capable de supporter cette lourde charge afin d’aider la famille à toujours vivre dans la prospérité. Le seul mot que je peux dire à l’endroit de mes frères, Ta’a Black II est parti, il a laissé Ta’a Black III, que nous soyons unis et continuons à faire ce qu’il avait commencé afin de maintenir notre famille toujours de l’avant.
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