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Une vue des funérailles des épouses Tsiapouo Tendong-Zang

Atsiapouo011Tout a commencé comme prévu le 16 décembre 2010 au domicile familial Tsiapouo Tendong-Zamg par une messe dite pour le repos des âmes des défunts de la famille et en particulier de celles de ceux dont ont célébrait les funérailles. Famille et invités ont ainsi eu l'occasion de prier ensemble à cette occasion. On pouvait noter, parallèlement à ce recueillement, que certains continuaient de s’activer pour que l’ensemble du site soit fin prêt pour l’accueil les différentes délégations qui arrivaient progressivement. 

 Vers 18 heures commence le « Kezah » exécuté par les femmes en l’honneur de leurs congénères défuntes ; il sera suivi par la réception offerte aux habitants du quartier par les membres de la famille au nom des défunts.

 Dès le matin du vendredi 17 décembre 2010, on pouvait voir les femmes s’activer dans tous les recoins de la concession familiale, les va et vient pour diverses concertations entre le chef de famille Tsiapouo Azambou Laurent et ses enfants. A ces signes, plus personne ne pouvait douter de ce que plus rien ne pourrait encore arrêter la machine. Dès 10 heures, les enfants et gendres de la famille commençaient à effectuer leur descente solennelle, accueillis par le chef de famille et son entourage en tenue de cérémonies : tamtams, chansons, couleurs, pas de danse feront de cette journée réservée aux enfants défunts de la famille le prélude de ce que sera le lendemain…

 Samedi 18 décembre 2010, 9 heures: une rumeur circule selon laquelle le Chef Supérieur Bafou, Fô Ndong Victor Kana III, effectuera sa descente vers 10 heures ; la rumeur se mue bientôt en information confirmée de la bouche de Tsiapouo. L’effervescence gagne tous les recoins de la concession : il faut être prêt pour l’arrivée du Chef. L’alerte est sonnée et la mobilisation lancée. Chacun essaie de se mettre prêt pour le grand moment ; on voit des gens se déplacer apparemment sans but, regarder dans toutes les directions à la fois sans rien voir, gronder sans pouvoir dire pourquoi, et même rire sans raison apparente : de toute évidence, quelque chose de grandiose se prépare. A peine a-t-on le temps de se demander quoi que la cloche annonçant l'arrivée du Chef supérieur retentit. Branle-bas de combat : on s’empare de son épée, de sa queue de cheval, d’autres choses dont on se rend vite compte de l'inutilité et même de l'encombrement; on redépose tout et on recommence. Les femmes abandonnent les marmites sur les foyers et accourent. Les enfants sautent par-dessus les billons, les casiers, ignorant les malédictions que prononcent leurs propriétaires et foncent. Un gendre dont le « Kezah » était en pleine démonstration dans la cour ordonne lui-même l’arrêt du tamtam. Le chef de famille apparaît à l’entrée de la maison familiale, presque paniqué, arborant épée et queue de cheval ; il n’a plus l’air de savoir où on est ni ce qu’on y fait. Un de ses proches amis est obligé de le lui rappeler et de l’inviter à prendre la place en bas de la cour qui doit être la sienne en pareille circonstance. Il a à peine le temps de s’exécuter que la voix stridente d’un assistant entonne le « Kezah » du Chef supérieur. C’est l’effervescence. Les hommes bousculent les femmes comme pour leur dire : « C’est le Chef supérieur et donc, c’est notre moment » ; celles-ci ne se le font pas répéter deux fois et gagnent les alentours de la cour pour voir leurs hommes honorer le Chef en l’accompagnant dans sa prestation. Il entraînera Tsiapouo dans sa danse après juste un demi-tour de la cour. La famille dans tout ce qu’elle compte d’enfants est entraînée dans le mouvement : l’inspecteur Dongmo, Ma’a Mefolekouet, Teitsopbou Dongmo Jean Paul, Tsopjio Thierry Olivier, Manfo Dongmo Andre, Azambou Serge, Tadenvok Milda, Imele Georgette, pour ne citer que quelques uns. De temps en temps, il ralentira le rythme pour adresser quelques mots à ceux des fils de la famille qu’il connaît personnellement comme l’inspecteur Dongmo, Teitsopbou Dongmo Jean Paul etc.

 30 minutes d’une prestation comme il y en a rarement eu, suivie d'une autre lors du passage des « Mendzong », toute aussi historique.

 C’est ensuite sous les « You You » des fils et filles de la famille que le Chef se retirera vers midi, mission accomplie. Tout le monde semble alors revenir de loin ; chacun, rassénéré, rejoint ses amis qu’il avait (presque) oubliés. Les festivités continueront ainsi pour s’achever vers 17 heures 30 avec la danse du propriétaire des lieux, « Azeng’Ngang Mba » que conduira ce dernier, la tête surmontée d’un « Touo’Kah » particulièrement original.

 La célébration des funérailles des épouses décédées de Tsiapouo Tendong-Zang venait ainsi d’entrer dans l’histoire.

 Les âmes des regrettés Dongmo Julienne (Ô Julia), Ma’a Mamiafo Marceline, Tejiona Jeanne (Ô Miassou), et celles des tout aussi regrettés Ma’a Mefolekouet Ngouadjio Marie, Tsopjio Jeannette et Kenfack Etienne peuvent désormais éternellement reposer en paix.

 

                                               Par un témoin oculaire, fils de la famille Tsiapouo Tendong-Zang

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