Hommages et adieux au Professeur Etienne TAZO
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- Publié le mardi 11 juin 2013 10:54
Après le décès d’une personne sur qui beaucoup d’espoirs étaient fondés, on a, à l’instant, l’impression que la vie va s’arrêter. Autrefois, en cas d’une disparition brusque et prématurée comme c’est le cas du Pr TAZO, on se couvrait le corps avec de la cendre, on se refusait même de manger et de boire. Une sorte de grève de la faim pour signifier son mécontentement au créateur.
Chacun manifestait son indignation à sa façon et au bout de trois jours, tout était rentré dans l’histoire, sauf dans le cas des notables et des chefs. Depuis l’avènement des villes mortes que nous avions connues au début des années 1990, la culture d’une innovation appelée morgue a intégré nos mœurs et permet désormais qu’on enterre certains corps même plusieurs mois après le décès. Cette culture de la morgue qui ne date pas de longtemps a apporté d’autres corollaires : les gerbes de fleurs, les photos et les posters du défunt, les convois motorisés avec fanfare et autres animations, les tenues à porter à la morgue (foulards, tricots à l’effigie du défunt, costumes trois pièces de couleur noire, tenues en balzin, en tissu pagne pour les membres de la famille, les orphelins, tenue spéciale du veuf et/ou de la veuve), les services des pompes funèbres pour la décoration du cercueil, de la chapelle ardente et des autres lieux où le corps sera exposé, la collation au sortir de la morgue appelée ici « Melouh » et « Mbrèh morgue », les services traiteurs avec marmites chauffantes et de tout le couvert, les services de location des chaises, des tentes, bref tous les artifices des autres « Mêla’ah g’hôh » et de tout le « commerce autour de la mort ».
Dans nos esprits, c’est très souvent par rapport à ces corollaires qu’on apprécie et classe de nos jours les obsèques. Bien sûr que la présence du Roi des Bafou aux obsèques et souvent en compagnie de ses pairs, apporte un autre plus dans cette classification.
Si l’on s’en tient à tous ces critères actuels de valeur, on dira d’emblée que le Pr Etienne TAZO a eu droit aux obsèques extraordinaires et hors du commun. Il n’était ni notable, ni chef, ni membre d’une quelconque confrérie à la chefferie. Mais pour une première fois à Bafou, le Roi a fait deux descentes de deuil. D’abord le vendredi 31/05/2013 aux environs de 14 h 45’ après la levée de corps et les hommages académiques à l’université de Dschang. Il l’a fait en compagnie des chefs de quartier, des Mekem Bafou et de certains chefs de village. Le Samedi 1er/06/2013, jour de l’inhumation, le revoici en compagnie du Roi des Baleveng, de toutes les reines de la chefferie supérieure Bafou et de certaines reines de la chefferie supérieure Baleveng. Sans compter que le Roi Bafou s’était déjà rendu au domicile du défunt à l’annonce de son décès. L’implication du Roi Bafou à l’organisation des obsèques de ce digne fils Bafou, disons-le, a été très appréciée car à travers ces obsèques, le Roi a montré à tous qu’il y a certains qui n’ont aucun titre, mais qui représentent beaucoup à ses yeux peut-être même mieux que certains qui ont des titres. Pour fermer la page sur l’implication de la chefferie, nous devons noter que le Roi Bafou avait, à travers bafou.org, adressé un message à tous les Bafou pour les inviter à ce deuil qui pouvait être considéré comme « deuil de tous les Bafou ». Le roi des Bafou est en conséquence pour beaucoup dans la grande mobilisation qui a été constatée en cette circonstance.
Etienne TAZO, grand Prof, comme l’appelait très affectueusement ses étudiants, Homme au caractère exceptionnel, parce que au service des autres, Homme disponible et dévoué à la tache, Homme toujours jovial et souriant, …, que d’adjectifs pour le qualifier, oui ! Cet Homme a eu droit aux hommages académiques exceptionnels. Plus de 350 enseignants venus des différentes universités d’état camerounais, avec la présence très remarqué du Vice-président de la CONAC, le Pr ANOUKAHA François, du Pr DONGMO Jean Louis et surtout de tout le staff de l’Université de Dschang avec à sa tête le Recteur de cette institution, le Pr Anaclet FOMETHE. Le tout couronné par la présence de la représentante du Ministre de l’Enseignement Supérieur, Madame le Pr WAMBA Sylvie, qui en plus est aussi une fille Bafou. Il faut dire que le Vendredi 31 mai 2013 était vraiment une journée de deuil à l’université de Dschang, puisque tous les cops, toutes facultés confondues ont assisté aux hommages académique du Pr TAZO.
Pour ces hommages académiques qui se sont déroulés à la salle de spectacles de l'Université de Dschang, on a eu droit aux interventions suivantes : un étudiant, M NDOKIT Désiré ; un représentant du personnel d'appui, Mme TCHOUNGA Lisette ; le chef de département de géographie, Pr TSALEFAC Maurice ; le doyen de la FLSH de l'UDs, Pr Charles Robert DIMI ; l'éloge académique lu par le Dr KAMDEM Pierre ; l'intervention du Chef de l'institution, Le Recteur, Pr Anaclet FOMETHE. Le tout entrecoupé par des chants exécutés par la chorale universitaire.
Le jour de l’enterrement, on a assisté, sous la coordination du Pr Maurice TSALEFAC, à une autre série de témoignages, notamment :
1. La grande sœur du prof TAZO venue des Etats-Unis (celle qui a eu une entorse à la cheville pendant son voyage) ;
2. La famille restreinte, où on a eu droit au mot du représentant des enfants (qui a laissé 3 messages essentiels qui se résument à : « Papa, nous t'aimons. Tu as été pour nous en même temps un père et une mère ! Nous te remercions pour tout ce que tu as fait pour nous, et nous te promettons que nous ne te décevrons pas. Tout ce que tu as souhaité que nous devenions, nous le deviendrons) ;
3. Le petit frère de Pr TAZO, M. ZEBAZE Jean Claude a appuyé son intervention sur la complicité qui existait entre son aîné et lui et sur un mémorandum de 15 pages commis par le défunt. Sa voix de stentor et la profondeur de ses dires ont été fortement appréciées par le public;
4. Tégni Abdon VOUFO Louis David, pour la grande famille Tejiafouh ;
5. Le chef du quartier Kem Tioh et le Chef du village Nzunglah Foghap Gouverneur NANVOU Benoit ;
6. Le président national de la JESCOBA, M. DONFACK TIOKENG Delmas, assisté de certains anciens présidents nationaux comme le Pr Louis ZAPFACK et M. KENFACK VOUFO Pascalin et beaucoup de membres fondateurs de cette association ;
7. Les étudiants de la filière géographie de l'UDs, conduit par M. WOUAGOUM Achille ;
8. Le Président National du CODEGBA, Tégni DONGO Jean Marie, assisté du Président du Comité d’Organisation du LEMOÛ 2013, Assa’a Nwelah MOUAFO Louis Marie ;
9. Le président de l'APUDOM (Association du Personnel enseignant de l'Université de Dschang Originaire du département de la Menoua), Pr PAMO Etienne ;
10. Le Président de l'Association des ressortissants de Nzunglah à Yaoundé conduite par le Pr NGOUFO Roger ;
11. La Présidente de la section RDPC de Menoua Nord, Hon. MELAGA Odette ;
12. Le Recteur de l'UDs, Pr Anaclet FOMETHE ;
13. La Représentante du MINESUP, Madame le Pr WAMBA NDOGMO Sylvie qui a donné la teneur du message de condoléances du Ministre à la famille du défunt.
14. SM Foo Ndong Victor KANA III.
Dans l’ensemble chacun de ces intervenants a dressé l’éloge d’une grande valeur qui s’en est allée. Il revient tout simplement aux hommes de remettre tout entre les mains du très Haut.
Il est aussi important de signaler que les communautés Bafou de Douala et de Bamenda ont répondu massivement à l’appel du Roi Bafou. le Président National du CODEGBA avait aussi à travers un communiqué invité les membres du Bureau Exécutif Central à répondre présents aux obsèques du Vice-président TAZO. Les membres du Bureau résidant à Yaoundé ainsi que les élites Bafou de cette ville ont brillé par leur absence ; ce qui n’est pas surprenant car à voir les divisions et les guerres de leadership qui se manifestent dans la communauté Bafou de Yaoundé depuis plusieurs décennies, on peut comprendre sans peine le manque de solidarité criard qui règne au sein de cette communauté.
Nous ne pouvons pas terminer ce document sans mentionner que malgré tout ce que le Pr TAZO a fait pendant son passage ici bas, un gout d’inachevé est resté perceptible au sein de sa famille restreinte. Comme l’a dit Jean-Claude, « il faut être le plus fieffé des idiots, pour oser scier la branche sur laquelle il est assis ». Nous joignons nos prières à celles des prêtres et de toute l’assistance pour que le calme et la sérénité reviennent rapidement au sein de cette famille.
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