La fibre économique de Bafou à Bertoua
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- Publié le jeudi 18 octobre 2012 17:02
Au cours des cinq jours passés dans le chef lieu de la région du soleil levant de notre pays, l’équipe du site internet www.bafou.org a découvert que la communauté Bafou de Bertoua est une actrice et pas des moindres dans la vie économique de cette ville. Le staff avec à sa tête M. Guy Mathurin Nguezet en a été émerveillé.
C’est une femme Bafou par alliance, qui est à la tête du conseil d’administration de la micro-finance MC2 de Bertoua, avec un budget d’un peu plus du milliard de F.CFA. Par ailleurs, c’est un Bafou qui crée l’entreprise Welfair Chanel, spécialisée dans les travaux de l’eau et les consultations socioéconomiques et de développement. Une multitude de forages sont à son actif avec des demandeurs sérieux tels que l’Etat du Cameroun, l’Unicef, l’entreprise pétrolière Bocom et autres. Des deux grandes menuiseries métalliques de la ville de Bertoua, une appartient à un Bafou, le nommé Tegni, qui comme ses frères, s’illustre dans son domaine. A quelques encablures dans la même zone du quartier Yamédé, face gendarmerie, M. Yémélé Jean André démontre que toute ambition de construction passe par lui grâce au contenu fourni de sa quincaillerie « Nouvelle ambition ». Au bout des efforts, si la santé flanche, le pharmacien Dr Augustin Ngningaha est là 24h/24, pour vous remettre en forme afin que vous puissiez vous propulser vers la gloire. La pharmacie « La Gloire » est située en face de la gendarmerie. Pour se désaltérer, des dépôts et débits de boisson vous offrent leur partenariat. « Partenaire bar » de M. Dongmo Jean Victor vous ouvre allègrement ses portes au carrefour Aviation, tandis que l’entreprise DTMA élargit son éventail d’actions. En plus d’un centre de distribution de boisson dans toute la région de l’Est, M. Dongmo Tebouzang Antoine Roger responsable de DTMA, est propriétaire d’une boulangerie moderne et s’illustre par ailleurs dans les prestations de service, la livraison du matériel médical et la vente du gaz industriel entre autres.
Dans l’hôtellerie également, les Bafou impriment leur marque. En face de l’hôpital militaire, M. Nguegang Jean édifie son Pentagone. Chambres climatisées, ventilées, restauration, bar sont mis à contribution pour épanouir le séjour de tout visiteur. Les hôtels Ma’a co, Laurier de M.Tsopdio et Crépuscule ne sont pas moins captivants et reposants.
Le secteur de l’éducation n’est pas en reste. ‘’Une école qu’on ouvre est une prison que l’on ferme’’ disait Victor Hugo, et Maitre Nguepi l’a compris en érigeant à Mokolo, le quartier le plus huppé de la ville, une école maternelle bilingue très moderne. « La Pépinière » forme dès la base les futurs camerounais parfaitement bilingues.
Des camerounais aux profils professionnels aussi divers que ceux de l’actuelle communauté Bafou de Bertoua. Enseignants, juristes, géomètres, techniciens, ingénieurs agronomes, ingénieurs du génie industriel, médecins, hommes d’affaires et commerçants dans divers filières et même chanteurs … la force de cette communauté s’impose d’elle-même.
PCA MC2 Bertoua, Madame Zébazé Marceline
Veuillez nous présenter la structure dont vous êtes la présidente du conseil d’administration.
La MC2 est une mutuelle de croissance communautaire crée par les populations elles mêmes dans le but de sortir de la pauvreté à travers le financement de divers projets économiques. Pour y parvenir, cet établissement de micro-finance de 1ère catégorie qui reçoit les fonds déposés par ses membres, bénéficie parallèlement de l’appui de l’ONG (organisation non gouvernementale) ADAP (chercher) et de la banque Afriland First Bank. La MC2 de Bertoua est solidement implantée dans la région de l’Est par le biais des quatre caisses rurales, et compte 3 300 mutualistes avec budget d’un peu plus d’un milliard de FCFA.
De manière plus spécifique quels sont vos objectifs ?
Nous offrons plusieurs services à savoir la sécurisation de l’épargne de nos membres pour laquelle nous avons une grande notoriété dans tout le pays, nous avons également l’octroi de crédits à des taux bonifiés, qui permettent dans une économie de créer des activités génératrices de revenus et par là, la création des richesses. Par ailleurs nous offrons des services d’intermédiation à l’instar des conseils à nos membres entrepreneurs. Pour ce faire, nous avons des conventions premièrement avec l’Etat à travers le Minader (ministère de l’agriculture et du développement rural). En termes de capital nous avons déjà reçu 25 millions fcfa. Chasser la pauvreté étant le but principal, chaque mutualiste a le droit de monter et de soumettre un projet pour en obtenir le financement. Ces projets peuvent être agricoles, de construction commerciale, d’habitat, mariages, ou tout autre.
Quelles sont les conditions pour être membre de la MC2 ?
Nous les appelons les mutualistes pour davantage marquer leur appropriation de la structure. La MC2 appartient aux membres qui évidement ont un droit de regard sur son fonctionnement. Pour être membre, il faut premièrement y déposer un minimum de 10 parts et la part coûte 1000 (mille) F.FCA. Par la suite il doit ouvrir un compte. Nous en avons de plusieurs types à savoir des comptes chèque, d’épargne, d’affaire, de virement de salaires et de pensions retraite.
Des services de banque finalement ….
(Rires…) c’est une banque, oui. Nous avons plusieurs types de crédits dont récemment « le Crédit de groupe avec éducation ». Cela veut dire que cinq personnes au minimum peuvent se réunir en groupe pour faire des cotisations au sein de la mutuelle, et ils peuvent demander des crédits en groupe et les répartir à chacun des membres selon ses besoins. Les remboursements se font progressivement en injectant aussi de l’épargne. Nous avons déjà plus de 40 groupes ainsi constitués.
Les taux d’intérêt des différents crédits parlez nous en …
Nous avons tantôt dit qu’ils bonifiés dans le but d’atteindre notre mission qui est la création des richesses. Le taux d’intérêt est de 14% par an, soit 1,16% par mois. Pour des projets de construction où on peut demander le titre foncier comme garanti, le notaire peut demander d’autres frais pour lui, mais nous n’appliquons que les 14%. Pour ce qui est des projets agricoles, nous avons un taux encore plus bas qui est de 12% par an, soit 1% par mois.
Depuis six ans que vous êtes à la tête du conseil d’administration de la MC2 à Bertoua quelles sont les projets que vous avez financés ?
Ils sont nombreux. Je ne peux même pas les citer tous ; sinon les plus marquants sont de grandes plantations notamment de cacao, les constructions d’habitat, les hôtels, le capital pour plusieurs secteurs du commerce, etc.
Quelles sont les mesures concrètes de surveillance pour assurer la transparence au sein de tous ces flux d’argent, vu la délicatesse de la chose ?
Nous avons un système pour assurer la transparence afin de mériter la confiance que nous ont faite les mutualistes. En interne au sein du conseil d’administration nous un comité de surveillance qui veille au grain. De manière inopinée il contrôle notre travail dans le moindre détail. En assemblée générale annuelle, tous les mutualistes sont invités et sont informés de l’état des entrées et sorties financières. En externe, le chef d’antenne régional de l’Est de l’ONG ADAP fait des descentes inattendues de contrôle, de même que Afriland First Bank.
La Mc2 de Bertoua fonctionne à merveille il parait, malgré que ce soit une œuvre humaine…
La perfection n’est pas de ce monde nous le savons. Notre plus grand handicap reste les impayés. Nous avons des débiteurs indélicats que nous avons dus traduire devant les juridictions afin de récupérer les crédits qu’ils ont demandés. Nous devons récupérer cet argent par les moyens qu’il faut car, il s’agit de l’argent des populations et beaucoup d’autres en ont besoin.
Vous sentez-vous soutenue par les Bafou de l’Est ?
Pour soutenir, il faut d’abord être membre. Il y en a. Des opérateurs économiques originaires de Bafou qui exercent dans divers secteurs sont des mutualistes de la MC2 et ne cessent de donner des conseils, même en externe, pour la bonne marche de l’établissement.
Est-ce qu’il est possible de déposer son argent à Bertoua et le récupérer dans l’une des agences de MC2 à Bafou ?
Tout à fait. J’ai d’ailleurs oublié de vous dire que nous faisons dans le transfert d’argent et ce, avec des frais d’envoi défiant toute concurrence. Les transferts vers Bafou sont d’ailleurs très réguliers.
M Tsagué Albert, Président des élites Bafou de Bertoua, ingénieur agronome, xx à la délégation régionale de l’agriculture et du développement rural de l’Est et opérateur économique dans le domaine de l’eau et des consultations socio économiques.
Veuillez nous présenter le site où nous nous trouvons.
Nous sommes sur un chantier. Il s’agit du futur forage de « Elégance pressing » pour lequel nous avons été contactés. Parmi les engins que vous voyez, nous avons une foreuse et un compresseur sur des camions tout terrain. Ils permettent d’atteindre les profondeurs du sol afin d’extraire l’eau. Ce forage que nous creusons sera à mesure de pomper 3 m3 d’eau par heure par ce qu’il va fonctionner avec une pompe électrique. Ceux qui fonctionnent avec une pompe à motricité humaine, ne produisent qu’1 m3 par heure.
Comment vous assurez-vous de la qualité de l’eau ?
Après avoir suivi tout le canevas du traitement d’eau, nous prélevons des échantillons que nous faisons analyser à la demande du client au Centre Pasteur de Yaoundé.
Quelle est la force de votre entre entreprise, le groupe Welfair Chanel, par rapport aux autres acteurs du même secteur ?
La différence c’est que je suis avant tout un spécialiste du développement. Ce qui signifie que je suis au parfum du très vital problème d’eau dans le pays en général ; je connais également le niveau de manque et de pauvreté des populations, bien que le forage nécessite de gros moyens. De ce fait, au cours des négociations, nous sommes plus stratégiques et souples que les autres.
Le problème d’eau se pose aussi à Bafou, peut-on vous solliciter ?
Je le sais. Même chez moi à meloun’o, il ya un manque criard d’eau. Dans deux à trois mois lorsque nous aurons deux ateliers de forage, nous pourrons faire descente à Bafou et dans l’ouest en général car la demande est très forte de la part des amis, de la famille et moi-même je vis la situation chez moi lorsque je me déplace. Je voudrai ajouter que pour descendre à Bafou, ce serait plus facile et rentable s’il y a un regroupement. Parcourir 600km pour deux ou trois forages seulement c’est perdre, au regard des lourds moyens techniques, logistiques et humains qu’il faut déployer.
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