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Note de lecture sur l’œuvre « Monographie de la panthère et de la mygale. L’invasion Baaré-Tchamba et la lutte anticolonialiste de l’ALNK dans l’Ouest du Cameroun »

Dans son roman historique « Monographie de la panthère et la mygale. L’invasion des Baaré-Tchamba et la lutte anticolonialiste de l’ALNK dans l’Ouest du Cameroun » publié le 16 juillet 2016 aux Editions Edilivres, Bell FANON OUELEGA met en exergue les deux éléments ayant marqué l’histoire contemporaine de Fomopéa. D’abord, le rôle des deux acteurs sous le règne de qui Fomopéa a brillé de plus belle, puis le maquis qui est venu effacer presque tout le joyau construit par ces deux hommes avec beaucoup de pertes énormes en vies humaines.

 

Bell Fanon OUELEGA

Entrée Villa la Paix de Menkam Tchiago

Ce document préfacé par le Professeur Jean Louis DONGMO compte 338 pages de format A5, reparti en six chapitres avec une documentation rare et assez fournie en annexe. Ce qui amène le préfacier  à planter le décor en disant : « ce livre, le premier sur Fomopéa, n’est pas une brochure comme il en existe sur la plupart des chefferies Bamiléké, écrites par des lycéens à l’occasion des congrès annuels de leurs associations ou par des instituteurs cherchant à sauver de l’oubli les données précieuses véhiculées par la tradition orale de leur entité d’appartenance. […] Bell FANON OUELEGA, ayant reçu de sa formation universitaire en mathématiques un « esprit de géométrie » et une méthode scientifique générale qui lui permette de traiter avec une certaine efficacité cette matière étrangère à sa spécialité. […] Toutes ces qualités rendent la lecture de ce livre précieuse ».

Il faut tout d’abord commencer par expliquer la présence de la panthère et de la mygale de Fomopéa en pays Bamiléké. Elles sont toutes deux descendants des Tchamba migrés dans le Haut-Nkam. En fait, les Tchamba vivaient dans la région actuelle de la Haute Bénoué et s’y sont déplacés pour le Cameroun à cause de la sécheresse tout en s’organisant en deux branches. La branche Tchamba-Bali ne voulant pas se convertir à l’islam ni se soumettre à la domination Peul, décida de migrer dans le plateau Bamiléké. C’est dans leur quête de territoire qu’ils seront confrontés aux Bafou et aux populations Ndobo. Grace à la restructuration les Tchamba-Bali dominent les Ndobo et installent leur première chefferie dans la localité vers 1835 qu’ils baptisent « Foh Mouh Pa’ani » qui signifie « la petite chefferie des Pa’ani » ; d’où naitra le nom « Fomopéa » (dans l’arrondissement de Fokoué). La deuxième vague des Tchamba, envoyée par le lamido Ardo HAMAN SAMBO constituée des Tchamba islamisés et d’éléments des clans M’béré des groupes ethniques Tikar, Mboum, Junkun était à la recherche des Tchamba-Bali et se retrouva au Nord de la localité de Nkongsamba. Ce deuxième groupe est dénommé Baaré-Tchamba, Baaré venant de M’béré. Vers 1650-1700, à cause de la longue sécheresse dans la zone Sud-est, les Baaré-Tchamba se déplacèrent pour le Sud. Et c’est après de nombreuses invasions et l’obtention de l’arme à feu qu’ils feront leur entrée dans le pays Bamiléké. C’est alors de ces deux groupes migratoires que sont les deux acteurs de cette œuvre du diplômé supérieur en mathématiques et finances, Bell FANON OUELEGA. Il s’agit de la panthère de Fomopéa, représentant de la dynastie Bali de Fomopéa, sa Majesté TAWAMBA Gobert et la mygale, descendant d’un Baaré-Tchamba de Melong au nom de Laurent KOUAKAM.

Il faut dire que la présence de ces deux hommes fut une richesse énorme pour Fomopéa. La mygale, Laurent KOUAKAM fait ses premiers pas en tant que précepteur du chef TAWAMBA Gobert encore très jeune quand il accéda au trône. Laurent est né de Mo’o DJEUMOU, ami d’enfance du roi DEFFIE de Fomopéa (alliance entre Mbo’o Sambo et la chefferie de Fomopéa). Il arrive avec sa mère et ses frères à Fomopéa en 1904, à l’âge de 8 ans après la mort de son père. Vers 1930, le chef TAWAMBA Gobert, après son entrée dans le La’kam, a de grandes idées de développement pour son village. Mais pour que ces idées soient mises en pratique, il a besoin d’être entouré de grands hommes. C’est ainsi qu’il demanda le retour de Laurent KOUAKAM à Fomopéa et fait de lui son « conseiller spécial ». En fait, il fut chassé vers 1924 pour avoir entretenu des relations amoureuses avec la princesse KENKO, sœur ainée du chef TAWAMBA Gobert déjà mariée à un prince de chefferie non loin de Fomopéa. Le chef lui donna deux femmes et plus tard l’anoblit et lui attribua le nom de MENKAM TCHIAGO qui signifie « plus sage que la mygale divinatrice ». Il fit également partie du conseil des 7 notables de la chefferie. Il ne sera plus seulement le conseiller du chef mais aussi son premier ministre. L’alliance entre TAWAMBA Gobert qui incarne la force et la puissance et Laurent KOUAKAM, désormais appelé MENKAM TCHIAGO fait de la période 1930-1959 la période d’or de Fomopéa avec la construction des routes (route reliant Fomopéa à Dschang, capitale de la région de l’Ouest à cette époque), des ponts, l’introduction de la scolarisation avec la construction des écoles et la culture du café. D’ailleurs, MENKAM TCHIAGO fut décoré deux fois par l’administration française meilleur agriculteur du café Arabica (14 juillet 1952 et 14 juillet 1956) et le chef TAWAMBA Gobert est le président fondateur de l’UCAO (Union Coopérative des Agriculteurs de l’Ouest).

En 1959, la tranquillité et la prospérité de Fomopéa sont détruites par les « rebelles », membres de l’ALNK (Armée pour la Libération du Kamerun). Après l’assassinat de Ruben UM NYOBE, secrétaires général de l’UPC en septembre 1958, le parti s’est divisé en deux. L’UPC légale de MAYI MATIP Théodore et l’UPC illégale constituée de plusieurs milliers de jeunes restés plus ou moins fidèles aux idéaux de Ruben UM NYOBE et de Mathias DJOUMESSI (premier président de l’UPC) avec à sa tête Félix Moumié, Ernest OUANDJIE et Abel KINGUE, tous originaires de l’Ouest. Après l’exil de ces trois dirigeants, va naitre l’ALNK de Martin SINGAP le 31 mai 1959 ayant pour zone d’influence la région du Moungo et la zone du Sud de Dschang. C’est ainsi qu’ils installent leur quartier général au Sud de Fomopéa (Badoum-Ndoundé). Avec le début des menaces à Fomopéa par les « rebelles », le chef TAWAMBA Gobert demande à MENKAM TCHIAGO, qui en fait est le grand père de l’auteur de cet ouvrage, Bell FANON OUELEGA de s’occuper du village le temps de son absence qui pour lui n’allait durer que quelques mois. Mais le maquis dura plus longtemps que prévu. En septembre 1959, début des massacres et écoulement de sang dans Fomopéa. Les « rebelles » assassinaient les populations dans leurs concessions afin de se procurer de leurs armes (calibre 12) pour s’en servir pendant la guerre de 1960 pour éviter les indépendances (qui selon eux étaient masquées). Au nom de la libération du Cameroun, en novembre 1959, ils détruisirent beaucoup de concessions parmi lesquelles celle de MENKAM TCHIAGO et la chefferie de TAWAMBA Gobert pour qu’elles ne servent pas d’habitations au gouvernement après les indépendances. Ce fut de même pour les routes, ponts, plantations et on comptait de pertes en vies humaines élevées. Martin SINGAP voulait attirer l’attention de la communauté internationale. Cet acharnement était de telle sorte que MENKAM TCHIAGO et les sages du village ont décidé de transformer deux concessions en dispensaires populaires. Malgré les menaces de l’ALNK les indépendances furent proclamées en 1960 et le président Ahidjo Amadou fait appel à la France pour mettre fin à la rébellion. Vers mai 1960 il lance la campagne de « ralliement des populations » des pays Bamiléké au régime politique afin de jouir de la protection de l’armée franco-camerounaise. En septembre 1960, Mo’o Noé TEWAMBA, frère du chef TAWAMBA Gobert résidant depuis à Dschang est exécuté à Fondjemekwet par l’armée qui le soupçonne de cacher les « rebelles ». Après ce malheureux et triste incident, MENKAM TCHIAGO décide de rallier Fomopéa qui tardait depuis et qui subissait une injustice double (de la part des « rebelles » et de la perte de l’armée) à l’ordre républicain. C’est alors qu’il conduit les populations de Fomopéa vers Fotoména pour la signature du ralliement le même mois de l’assassinat.

Après le ralliement, l’administration désigna MENKAM TCHIAGO chef du camp du village. Suite à cette désignation, il est plus engagé que jamais à sauver son peuple et à limiter les dégâts des « terroristes ». D’où la merveilleuse idée de la création du groupe d’autodéfense de Fomopéa pour suppléer à l’armée. L’auteur nous raconte qu’après l’installation de l’autodéfense en janvier 1961, son grand père envoya la princesse KENKO à Dschang chez son frère TAWAMBA Gobert dans l’optique de le ramener afin qu’il reprenne les rênes de son territoire, vu que pour lui les choses s’amélioraient déjà. Mais les choses ne se passaient pas comme il avait voulu. TAWAMBA fut arrêté et emprisonné par l’armée. Elle le soupçonnait de cacher les hommes du maquis dans son village, ceci d’autant plus qu’il réside à Dschang depuis plus d’un an et que dès lors les « rebelles » ont envahi et détruit Fomopéa. Le chef en veut désormais à MENKAM TCHIAGO et l’accuse de tous ces malheurs. Mécontents du ralliement de Fomopéa, les « rebelles » attaquent MENKAM TCHIAGO le 22 juin dans le but de le tuer mais en vain. Il faut noter que ce n’était pas sa première tentative d’assassinat. Après sa sortie de prison en juillet 1961, TAWAMBA Gobert rend une visite à MENKAM TCHIAGO dans le but de vérifier les rumeurs propagées à son égard mais les choses se passèrent mal et il se construisit entre les deux frères une espèce de mur de Berlin. Leur alliance se brisa jusqu’à leur mort, une alliance qui dura plus de cinquante ans avant le maquis.

Le 8 septembre 1961 Martin « Général » SINGAP est abattu dans sa cachette à Bapa (Est de Fomopéa) par l’armée. De son coté, l’autodéfense de Fomopéa menait à bien son travail car elle procède à l’arrestation à partir de 1962 des autres membres de l’ALNK (1962-1964 : arrestation de Vent D.F, Vent N. Jersey, Vent SL dit « pantalon » ; 1969 : arrestation de Vent Y. Wanman). Le maquis prit fin en janvier 1971 avec l’arrestation par l’autodéfense des derniers leaders tels qu’Ernest OUANDJIE, Gabriel TABEU et Raphael FOTSING. Il faut dire que MENKAM TCHIAGO n’a pas failli dans sa résolution de mener Fomopéa vers l’avant. Il y a travaillé jusqu’à son dernier souffle le 16 avril 1965. Avant de casser la pipe suite de maladie, il avait déjà lancé en 1964 les travaux de reconstruction de Fomopéa (construction de sa résidence par exemple). Il laissa comme successeur son fils Jean de Dieu OUELEGA. Son frère d’antan, TAWAMBA Gobert qui, à cause de leur malentendu n’a pas daigné assister à ses obsèques, rendit l’âme en juillet 1968. Il laissa comme successeur son fils ainé, homonyme de MENKAM TCHIAGO-Laurent KOUAKAM au nom de Laurent-KOUAKAM-TAWAMBA-II. Mais les deux successeurs surent faire renaitre cette alliance qui existait entre leurs parents.

Bell Fanon OUELEGA

Bell FANON OUELEGA, actuellement “Professor of Actuarial Mathematics and Finance, American University of Cairo (Cairo and New York)", se retrouve sur les traces de la littérature, fait de ce roman un objet d’intérêt majeur pour les populations Bamiléké en général et pour les ressortissant s de Fomopéa en particulier à qui il fait découvrir l’origine du village Fomopéa, les merveilles réalisées par l’alliance de deux grands hommes dans ce territoires et la rude bataille menée par MENKAM TCHIAGO pour sauver Fomopéa des mains des partisans du maquis qui dura 11 ans jusqu’à sa reconstruction future.

 

A toutes fins utiles pour la commande de ce document à lire absolument :

Douala : M. Cyrano TEWAMBA +237 696632301), Directeur de la fondation Baaré-Tchamba (http://www.facteurbaaretchamba.org/) ou www.baaretchamba.org

Europe et autres : https://www.edilivre.com/.

 

N.B. : Les revenues des ventes sont allouées aux projets de la fondation Baaré-Tchamba, la dédicace de ce livre par l’auteur aura leu à Dschang en Mai 2018.

Bell Fanon OUELEGA

Bell Fanon OUELEGA

 

 

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