INITIATION A LA CREATION D’UNE ENTREPRISE

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Publié le mardi 22 février 2011 10:48

Le marché de l’emploi formel (Etat, Secteur privé bien organisé) ne peut absorber en emploi salarié que 13% des chercheurs d’emploi qui sont des chômeurs, ceux qui n’ont pas eu la chance de poursuivre les études ou encore les déflatés (ceux qui ont perdu leur emploi). Face à cette rareté de l’emploi, l’auto emploi et la micro entreprise paraissent une option salutaire. L’avenir du Cameroun semble désormais reposer sur la promotion des micro et petites entreprises, sources principales de revenus et d’emplois pour les populations urbaines et rurales.

Vu donc les difficultés que rencontrent nos jeunes frères pour s’y lancer, il nous a paru nécessaire de mettre à leur disposition ce manuel simplifié de montage et de gestion de projet ou micro projet.

Comme objectif général, ce petit manuel permettra aux jeunes de disposer des connaissances nécessaires en montage et gestion des projets. Comme objectif spécifique, le promoteur doit :

- Connaitre le profil ou les qualités d’un entrepreneur ;

- Maîtriser la demande de création d’entreprise ;

- Pouvoir pérenniser, multiplier et diversifier ses activités.

1^ère étape : LA CONNAISSANCE DU PROMOTEUR

La création d’entreprise est une aventure excitante mais très risquée. Alors, quiconque avant de se lancer dans ce domaine, doit se poser quelques questions :

1. Suis-je un entrepreneur ? Si oui de quel type de projet ? De quelle entreprise ?

2. Suis-je capable de créer et de gérer ?

Un grand chef d’entreprise dans le monde déclarait :

« Pour réussir, il faut d’abord se connaitre, c’est la meilleure arme dont un créateur puisse disposer pour surmonter les obstacles qu’il va rencontrer et pour choisir les secteurs qui lui permettent de satisfaire au mieux ses aspirations tout en tirant le maximum de ses atouts. Quant à ses faiblesses, les connaître c’est déjà les réduire de 50% »

C’est dommage que chez nous, peu de créateurs et de dirigeants prennent la peine de réfléchir sur eux-mêmes avant d’entreprendre, de mettre sur pied une activité. Des études ont montré que 65% d’échecs des entreprises sont causées par le fait que l’initiateur n’est pas la personne appropriée.

Exemple : Création d’une ferme.

Est-ce que je peux me réveiller de temps en temps la nuit pour surveiller ? Est-ce que je peux avoir du temps pour les réchauffer ? Est-ce que je peux supporter passer beaucoup de temps à la maison ? Ou sur le site qui abrite ma ferme ? Tout comme dans les relations humaines, à l’exemple des expressions comme :

* Je me connais, je ne peux pas vivre avec telle fille ; je ne peux pas faire chemin avec tel monsieur, la connaissance de soi joue un rôle considérable dans la réussite future de votre entreprise. Il n’existe donc pas de profil type de créateur. Mais compte tenu des expériences, il y a des qualités reconnues au grand entrepreneur ;

* Il est animé d’une volonté farouche de se dépasser et aller toujours plus loin et l’envie de réussir dans son domaine ;

* Il sait faire face aux difficultés et ne s’avoue jamais vaincu ;

* Il est capable de changer de cap si son idée s’avère non rentable ;

* Il doit avoir une ouverture d’esprit, une capacité à communiquer son enthousiasme aux autres ; il doit surtout faire l’effort de bien connaître.

2^ème étape : LA DEMARCHE DE CREATION D’ENTREPRISE

La création d’une entreprise ou la mise sur pied d’un projet respecte une méthodologie appropriée dont l’ignorance d’une étape serait très préjudiciable et justifierait les avis des experts camerounais. Pour celui-ci, le taux moyen d’échec des entreprises qui se créent est de :

- 20% dès la première année ;

- 30% pour la période des trois premières années ;

- 40 à 50% pour les cinq premières années ;

La création d’entreprise obéit  à 3 phases :

- La phase préparatoire,

- La phase exploratrice,

- La phase de recherche et de financement.

Nous nous contentons ici de donner les éléments qui entrent dans chaque phase sans pour autant entrer dans les détails. Chaque phase pourrait faire l’objet de nombreuses séances de formation. Elles sont très techniques et nécessitent l’intervention des experts.

1. La phase préparatoire

Cette phase très capitale comprend :

- L’auto évaluation du promoteur,

- La recherche de l’idée de projet,

- La validation de l’idée de projet.

*L’auto évaluation du promoteur a déjà été évoquée

*La recherche de l’idée : elle consiste à la recherche de l’idée à partir de son imagination et des observations, l’exploitation des inventions et découvertes des centres de recherche ; la visite des foires expositions, les documents économiques et les journaux.

Après cette étape, le promoteur doit s’assurer qu’il a la capacité ou non de conduire tel type de projet. On parle ici de l’adéquation homme – projet. S’il n’y a pas cette adéquation, la transformation de l’idée en projet devient douteuse.

*La validation de l’idée : Si le promoteur s’assure de la pertinence de son idée (l’idée correspond bien à l’expression d’un besoin réel et qu’elle est faisable) il la valide et passe donc à l’étude de faisabilité.

2. La phase exploratrice

C’est la phase de l’élaboration du projet proprement dit ou l’étude de faisabilité. Elle comprend à cet effet trois parties fondamentales :

- L’étude de marché,

- L’étude technique,

- L’étude financière.

A. L’étude du marché : est une stratégie de mise d’un produit ou d’un service sur le marché. Elle permet au promoteur de s’assurer de la fiabilité commerciale du projet. Cette étape fondamentale est un passage obligé pour un futur porteur de projet qui veut réussir.

Elle comprend cinq points principaux qui sont :

- L’analyse de la démarche ;

- L’analyse de l’offre ;

- La prévision de la taille du marché ;

- La définition des objectifs du marché ;

- L’élaboration du plan marketing.

B. L’étude technique : Tout comme l’étude du marché, elle nécessite une véritable expertise. Elle se réalise en trois points :

- La production,

- L’espace,

- Les ressources humaines liées à la production.

C. L’étude financière : consiste à traduire en terme chiffré les éléments pertinents ou options retenues de l’étude du marché et technique et d’étudier sa rentabilité. Elle se fait également en trois points :

- La détermination du montant total de l’investissement,

- La détermination des besoins en fond de roulement,

- La rentabilité du projet (le compte d’exploitation prévisionnelle (CEP), le bénéfice actualisé (BA), le taux de rentabilité interne (TRI)…). Après cette phase, il ne reste plus qu’à rechercher les financements du projet.

3. La phase de recherche et de financement

Cette phase est la plus redoutée par les promoteurs d’entreprise. Les sources de financement des projets sont nombreuses :

- Les fonds propres,

- L’apport des associés,

- Les crédits fournisseurs (marchandises ou matières premières livrées à crédit),

- Les dons et subventions,

- Les crédits que peuvent octroyer les institutions de financement (les banques, les établissements de micro finance, certains ONGs et organismes  d’assistance).

La recherche de financement se fait par la présentation d’un business plan.

Le business plan est un document issu d’une étude de faisabilité ayant pour but :

- De présenter le projet de manière attractive aux éventuels partenaires ;

- De servir d’outil de pilotage stratégique de l’entreprise créée.

N.B. : la recherche d’appui financier doit être orientée selon la nature  ou les exigences de bailleurs de fonds à qui l’on s’adresse.

En annexe, il y a un modèle de présentation d’un projet ou un canevas de présentation qui contient tous les éléments demandés par les bailleurs de fonds.

En somme, l’élaboration d’un projet porteur ou une micro entreprise implique obligatoirement  le respect de cette démarche. Pour cela, le promoteur de projet doit se faire assister soit par des amis qui ont des connaissances en la matière, soit par un ou des experts. Il doit nécessairement participer afin d’être davantage imprégné de son projet et d’en avoir une vue plus réaliste. Car, au Cameroun, 80% des entreprises créées meurent avant la fin de la première année, 5% seulement dépassent 5 ans d’existence à cause des problèmes techniques et financiers et deux fois plus des problèmes humains.

 

 

COMMENT ELABORER UN PROJET PORTEUR ?

CANEVAS DE PRESENTATION D’UN PROJET

Selon la nature ou les exigences du bailleur de fonds, le guide de présentation du projet peut varier sur certains points, mais l’ossature principale restera toujours la même

 

Le titre du projet désigne l’action ou l’activité qu’on désire mener à un lieu précis. Il commence très souvent par les termes « projet de » suivi de l’activité qu’on veut conduire et du lieu. Le titre d’un projet doit être court. Il ne dépasse généralement pas deux lignes.

Contexte justificatif

Cette partie est très importante pour comprendre votre projet. Il s’agit d’exposer clairement le problème auquel on fait face dans sa localité ou dans son activité et de montrer les solutions nécessaires pour résoudre ce problème. Les solutions ici sont généralement des actions ou activités déjà menées avec succès soit par le promoteur du projet, soit par d’autres personnes ou groupes de personnes. Parmi ces actions, on devrait insister sur celles que l’on souhaite mener.

Promoteur du projet

L’on devrait apporter les informations suivantes :

- Le nom de la personne ou du groupe qui présente le projet ;

- L’adresse (BP, téléphone, e-mail)

- L’adresse de celui qui sera chargé du projet (téléphone, e-mail) ;

- Les activités menées par la personne ou le groupe qui présente le projet.

Présentation détaillée du projet

La localisation du projet :

Il s’agit ici d’indiquer le lieu de déroulement du projet en insistant sur les avantages infrastructurels et les avantages socio-économiques de la localité.

La population bénéficiaire

Préciser ici la couche de la population qui bénéficiera de l’action qui sera menée. Il serait pertinent de donner des chiffres estimatifs en terme de nombre de personnes par couche ou catégorie, le nombre de personnes par associations selon les cas.

La durée du projet

Préciser la durée de votre projet. Généralement cette durée est donnée en mois, en indiquant  la date de démarrage.

L’objectif général

C’est ce que vise le projet, le problème global que le projet veut résoudre.

Les objectifs spécifiques

Il s’agit ici des buts à atteindre  pour aboutir à l’objectif global. Ces objectifs sont de préférence rédigés à la forme active.

Les résultats attendus

Ils constituent  la matérialisation de l’atteinte d’un objectif spécifique. Ainsi, il faut autant de résultats que d’objectifs spécifiques.

Les activités envisagées

Détailler les activités qui seront menées pour atteindre les résultats escomptés. Ainsi, pour chaque résultat, nous aurons un certain nombre d’activités à mener. Cette partie permet de comprendre si l’on maîtrise la technologie nécessaire à la réalisation du projet et permet également de mieux budgétiser pour chaque activité un coût.

Budget prévisionnel du projet

Le budget prévisionnel du projet est une sorte de compte d’exploitation qui liste toutes les dépenses liées au projet et leur coût :

Dépenses liées au projet	Quantité	Coût unitaire		Coût total
Concernés	Nombre	Salaire mensuel en Fcfa		Total
Sous-total A
Matériel	Quantité	Coût unitaire	Coût total	Durée d’utilisation	Amortissement par campagne
Sous-total B				Total amorti
Intrants	Quantité	Coût unitaire		Coût total
Sous-total C
Intitulés	Quantité	Coût unitaire		Coût total
Sous-total  D
Total
Imprévus (10% du total)
Total général (total initial + imprévus)
Dépenses de production (total A + total amorti B + total C + total D + imprévus)

 

Plan de financement

Le plan de financement  permet de connaître le montant de la subvention ou du prêt demandé. On doit noter que pour chaque projet, la contribution  du promoteur  est nécessaire. Même si elle est en terme de travail ou de matériel, elle doit  être  convertie en chiffres.

Liste des dépenses	Contribution propre du demandeur	Besoin en financement
Salaires employés
Matériel de travail
Intrants (dans le cadre d’un projet économique)
Autres dépenses
Imprévus
Total de l’investissement demandé

 

Rentabilité du projet

Il s’agit ici d’évaluer la rentabilité du projet ou de donner le délai de récupération de l’investissement de départ, surtout pour les projets économiques.

Recettes prévisionnelles
Production	Unité de vente	Prix unitaire	Prix total
Gain généré (recettes totales – total des dépenses)
Rentabilité =
1. La rentabilité est supérieure à 1 =, projet est rentable pouvant s’autofinancer 2. Rentabilité inférieure à 1 = projet non rentable demandant un autre financement au terme de l’exercice.

 

Calendrier des activités

Le calendrier des activités est un tableau où on met en relation les activités prévues et le délai pour les achever.

Ce calendrier vous permet de mieux évaluer l’avancement du projet.

Informations complémentaires que vous souhaitez apporter

Cette partie permet d’apporter des informations :

* Sur le caractère innovant du projet, s’il s’agit d’une innovation ;

* Sur le caractère durable en tenant compte des critères de développement durable (respect de l’environnement, implication des couches défavorisées, rentabilité élevée du projet).

* Sur les projets déjà réalisés, etc.

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