Groupement Bafou : Sauvons les meubles et armoiries
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- Publié le mardi 3 juillet 2012 10:39
Il est urgent, mais alors très urgent de bâtir une plate-forme du donner à penser et du donner à recevoir, suite à un ensemble de constats susceptibles d’enliser nos us et coutumes.
Il est d’autant vrai que le groupement Bafou est sans nul détour, un oasis de paix et de bonheur où il n’existe ni petit, ni grand, ni pauvre ni riche, mais plutôt les fils d’une même famille aux regards tournés vers le seul point focal, qui n’est autre que la sauvegarde de nos valeurs ancestrales in extenso : la langue "Yemba" doit être complice et synchrone dans toutes les couches sociales Bafou.
A l’instar de cette préoccupation à adhérer dans des instances du développement Bafou, certains doivent avoir pour rôle essentiel de muer un certain nombre de malaises qui, petit à petit, pourront se transformer en terreur de l’ignorance.
Sa Majesté Fo’o Ndong Victor KANA III, Chef Supérieur du Groupement Bafou, a toujours su encourager les initiatives louables en faveur de son développement intégral. Nous comprenons donc que cette invite s’adresse à chacun, en ce qui le concerne, de mettre la main à la pâte pour booster à sa haute dimension, les valeurs ancestrales qui méritent d’être préservées. Selon lui, il ne saurait construire tout seul, ce patrimoine. Il a besoin du concours de tous ses fils et filles originaires de Bafou, sans oublier ceux de la diaspora donc les empreintes lui ont toutefois apporté un réconfort à la fois honorable et ambulatoire. C’est le "meûn’è zang-Pin mé-tà’h ndeûn".
En même temps qu’il incarne nos armoiries dynastiques, nà-té-mà’h porte désormais un regard attentif et réceptif inhérents à nos propositions managériales au profit d’une démocratie traditionnelle de haute facture.
L’occasion nous permet ici de dire une fois de plus qu’ensemble, jetons un pan de regard sur nombre de choses qui entachent nos honneurs et nos valeurs ancestrales : le cas de l’autopsie d’un macchabée (lé non’ò nfv’où) qui, de nos jours, est une pratique récurrente dans le Groupement Bafou, alors que certains villages Bamiléké de la région de l’Ouest Cameroun ont renoncé à cette page primitivement aléatoire.
Elle se faisait à l’époque où la médecine moderne était quasiment absente, alors qu’il fallait déterminer les causes d’un décès ou genre de mort. Aujourd’hui, elle est apparente avec la pauvreté grandissante des indigènes évoluant dans les villages. Cela est devenu le moyen de revenus destinés à certains pratiquants informels et isolés. Tout usurpateur de cette pratique s’y essaye pourvu qu’il trouve pignon sur rue et que sa boisson du soir au village ne souffre d’aucune entrave.
Ici et là, on souhaiterait que Dieu multiplie les cas de décès. C’est l’apanage ou la chasse gardée d’une tranche d’individus aux allures douteuses dont, seule la psychiatrie peut élucider la nature de leur moralité même les plus septiques des prosaïques ne démentiront pas de si tôt. Le résultat de cette science invisible et irrationnelle déclenche les émeutes inter–familiales dans la majorité des cas.
Vivement que les gardiens de la tradition (mé-g’han-nguià-nz’è) se retranchent pour procéder à un amendement pouvant extirper ce phénomène en faveur d’une meilleure reconversion des mentalités.
D’autre part, il existe autres choses qui déferlent la chronique et qui menacent déjà toutes nos valeurs culturelles car, elles se dissèquent, s’effritent, se bradent et s’envolent au cours du temps tel un phénomène évanescent : la sagesse.
Mais à présent que nous sommes un maillon essentiel et intermédiaire entre l’histoire primitive du passé et l’histoire moderne vécue au présent, peut-on reconstituer les sources d’un héritage patrimonial, longtemps conservé jalousement, à nous légué par nos arrières-grands parents, grands-parents et parents ?
Entre nous les parents d’aujourd’hui, les mutations ont transformé nos dernières captures de connaissances traditionnelles en un laxisme relatif à la non retransmission en faveur de notre progéniture. C’est bien désolant n’est-ce pas ? Ceci nous amène parfois à nous interroger à propos des règles de sagesse que nous allons laisser comme héritage à nos enfants. Cette question, tout compte fait, n’émeut personne.
Aujourd’hui, chacun d’entre nous, s’imagine déjà du futur tumultueux que doivent vivre nos enfants entre eux. Cette remarque incongrue est d’autant plus grave que sa mise en évidence ne trompe point : notamment dans les cas de déperditions, d’inculturation, des déviances, de l’irrespect de l’autre, de l’absence de la sagesse dans des raisonnements à caractère traditionnel. Autrement dit : "après nous c’est le déluge". Dans certains cas, les cousins germains ne se connaissent pas d’autant plus qu’on assiste toutefois à des cas d’incestes, involontaires entre cousins et cousines plus ou moins éloignés.
Dans les familles traditionnelles, les comportements familiaux n’étaient pas libres. Les institutions spécifiques réglaient le couple suivant les normes générales, tandis que le destin intervenait de son côté, pour déterminer les traits particuliers. L’âge de la mort et le nombre des enfants étaient affaires du ciel, tandis que les conditions de formation de couple et les règles de parenté étaient affaires d’institution. Mais aujourd’hui, d’une manière plus radicale et plus générale, le facteur nouveau se joue : « l’émancipation d’un couple marié », qui va outre les respects traditionnels du mariage. Cela y va de soit.
Notre devoir c’est de régénérer ce nouveau monde de figurants dans un format culturel de conservation : ne soyons pas coupables d’une œuvre de tant d’années conservée et en un jour effacée. Posons-nous la question de savoir où sont passés nos us et coutumes qui étaient autrefois caractérisés par des légendes que l’on contait (lé-sià’k-mé-g’hà), ou bien les adages qui entraînaient l’enfant à la connaissance de la sagesse (lé-y’i), puis les devinettes organisées par les grands-parents, les soirs autour d’un feu argent. C’est un lieu par excellence, établi pour une réconciliation entre les ancêtres et nous. C’est pour cette raison que nous devions de temps en temps, organiser les voyages initiatiques pour enfants, auprès des grands-parents du village.
Ils auront ainsi l’occasion d’apprendre et de s’imprégner des vertus de la langue "Yemba" sans laquelle ils ne peuvent communiquer activement avec les parents et grands-parents parfois illettrés ou analphabètes.
Dans un premier temps, nous pouvons définir le mot adage que nos arrières grands-parents utilisaient pour parler sagement : L’adage ou encore dicton : c’est une phrase ou un groupe de mots énigmatiques, pleins de significations, qui précède un discours et lui donne un caractère emphatique.
Ici, nos adages ont quelque chose de caché, relevant de la sagesse ancestrale bien de chez nous. Mais il reste à chacun de s’exercer à déceler la signification profonde.
Les adages écrits en langue "Yemba", se lisent dans le style phonétique : lire en faisant l’accent particulier sur les premières lettres : n’, g’h, n’è, é, è, u, û, ô, mé, mè, on prononce g’hô en faisant ressortir de l’air de la bouche. On prononce nfv’ò comme nfò collé à ò (liaison) nvo–ò le signe, marque un petit arrêt d’une seconde. Exemple d’un adage : À-choung-nè-làh Le-leu-nguè.
1. é-nfv’ò tsià-nk’eu-k’eu nzeûme-là-ntsià nk’eu-k’eu
Si la tête de fil passe en courant, le dernier passera aussi en courant (signification : L’imitation à la gloire ou à l’échec dépend du premier de la chaîne).
2. mé-g’hô-té-ntò’ò-teun é-mbien’è-ntchui-mè-poù à-ntchoù-sà’a
On ne pointe pas du doigt, la grande couronne que l’on porte sur la tête, surtout dans la place du marché (signification : ne proclame pas toi-même ta grandeur, laisses les autres apprécier et le faire à ta place).
3. mé-g’hô-té nzógó-noù té-ndeuk-nè-mókó
On ne doit pas se réchauffer au soleil, en oubliant totalement le feu de bois.
4. mé-lé-lòkò zang’à-zang neûn’è-fv’hoù nè-fv’eûn
Parce que la douleur est grave, on a versé de même, une grande quantité de médicament sur la blessure.
5. mé-là kô-kékeu té-meûn-njuing’è
On n’a jamais sculpté une statuette sans se référer à l’ancienne.
6. nà-tch’uè-mbà’h à-liô mé-kwoù-mi
L’animal qui grandit en brousse doit cacher ses pattes.
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Publi-Reportage
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