Mama Justina NEH n’est plus !
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- Publié le samedi 28 mai 2011 12:17
La famille NDJEUYIM, "Enfants d’un même père", en deuil à Bamenda !
“Jesus answered him: "I tell you truth, today you will be with me in paradise" (Luke 23:43)
Le 3e enfant que le prince Ndjeuyim 1er, fils du chef Bafou Fo’o-Ndong Tenkongmo Tchounlepap eut de son épouse Mêdong Jeazah s’appelait Tsadjio. Née à Tsuet Lepouo qui deviendra plus tard Baleng, cette Tsadjio épousa le commerçant WAKAB NCHANG SANUH, Sous-Chef du quartier Bagfom dans le village Akum près de Bamenda. Elle donna à son mari cinq enfants parmi lesquels la nommée Ma Helen BUFUH, affectueusement appelée "Mamie". Celle-ci épousa CHIA BOMA de Santa de qui elle n’eut qu’un enfant, la nommée Justina NEH.
L’unique enfant de Ma Helen BUFUH et de CHIA BOMA ira en mariage chez James ATANGCHO de Akum où le Bon Dieu lui accordera la grâce d’avoir 10 enfants dont un sera fauché par la mort dans sa tendre enfance. Aujourd’hui, les 9 enfants survivants de Mama Justina NEH sont installés aux U.S.A, en France, en Espagne, en Grande Bretagne, en Italie et à Bamenda.
Née en 1939, Mama Justina NEH a fréquenté, sous l’administration britannique, l’école primaire anglophone de Santa. Après son mariage, elle s’est, en épouse et mère affectueuse, entièrement consacrée à l’encadrement de son mari et de ses enfants. Outre les charges domestiques, elle faisait de la couture, de la broderie et s’occupait également de travaux champêtres. Dans les années 1980-1990, elle est devenue contractuelle de l’Etat en fournissant de la nourriture, des vivres et autres denrées alimentaires à la prison centrale de Wum.
Le fait d’être née fille unique à sa mère l’amena à tout mettre en jeu pour combler ce vide affectif. Ainsi, elle mit un point d’honneur dans son rapprochement vers tous les membres de sa famille, qu’ils soient de l’aile anglophone ou francophone, du côté maternel ou paternel. On ne compte pas le nombre de fois qu’on l’a vue débarquer à Bafou, seule ou accompagnée de ses cousins CHOH Lawrence NCHANG, CHOFOR NDIMOFOR ou CHOH Célestin BRAMO. Prendre part à ses obsèques à Bamenda était un impératif pour ses frères et sœurs du côté de Dschang.
Âgée de 72 ans, Mama Justina NEH a tiré sa révérence à l’Hôpital Régional de Bamenda le 22 avril 2011, un Vendredi Saint, jour anniversaire de la Passion et de la Mort du Christ sur la croix. Le Bon Dieu la libérait ainsi d’un mal qui s’était déclenché en elle lors d’un voyage chez son fils Pius en 2006 au Etats-Unis. Et tous ses enfants de dire d’une même voix et en toute confiance: "Despite the piercing tears in our eyes in this period of deep grief, we feel.comforted that she went to the Lord on Good Friday. Few people are accorded this gracious sanctification of Almighty to come to Him on the very Day in which our Lord Christ Jesus cleaned our sins at Calvary. Though of grief, we are comforted that she died and rose with Him and now sited on the right hand of her Creator. Mama, adieu ». Oui, mourir un Vendredi Saint est une grâce car en luttant de toutes ses forces contre la maladie qui, en fin de compte, a eu raison d’elle, Mama Justina NEH, accompagnait le Christ dans sa Passion et dans sa Mort.
Lors de ses fréquents séjours chez Vivian à Evreux en France, chez Stella à Bilbao en Espagne, chez Denis à Puerta Valencia en Espagne, chez Pius à Washington D.C. ou chez Celestine à New Castle, la fervente chrétienne qu’elle était n’hésitait pas à s’inscrire dans la chorale de la Mission catholique du coin où elle s’évertuait à entrainer les autres choristes dans l’exécution de quelques chansons africaines.
Il a fallu attendre tout un mois pour que les enfants arrivent de l’Etranger et prennent en main l’organisation des obsèques de cet arrière petite fille de Ndjeuyim 1er du village Baleng. Sous la bannière « Enfants d’un même père », une forte délégation des descendants de Ndjeuyim venant de Yaoundé, de Douala, de Bafoussam, de Mbouda, de Dschang et de Bafou s’est retrouvée à Bamenda les 20, 21 et 22 mai 2011 pour rendre à la défunte l’hommage qui lui était dû. Le programme des obsèques et des funérailles s’est articulé sur les points suivants :
Vendredi 20 mai 2011 :
18h00 : messe et veillée sans corps au domicile de la défunte sis à Atuakom, Buea-Bamenda Street. L’occasion a été donnée au frère Michael MUA, célébrant du culte de recueillement, de revenir sur la vie spirituelle intense de Mama Justina qui vivait dans la crainte de l’Eternel. Son activité débordante au sein du « Catholic Women Association » et sa voix de ténor dans la chorale «Bamenda Cathedral Choir » ont marqué tout son entourage. Sa mort, le jour même de la Passion du Christ, est un message riche d’enseignements à décrypter.
Samedi 21 mai 2011 :
8h00 : La mise en bière et la levée de corps ont eu lieu à l’hôpital régional de Bamenda.
9h00 : Un crochet pour une brève installation du corps en chapelle ardente a suivi au domicile familial d’Atuakom. Les invités présents ont pu rendre un hommage à la défunte en se signant devant son cercueil.
9h30 : Transfert du corps en cortège funèbre du domicile familial à la Cathédrale métropolitaine St-Joseph de Bamenda, sous les flonflons d’une fanfare.
11h00 : La messe de requiem a été célébrée par le frère Joseph ATUH qui a dit en substance à ses fidèles : "Comme Mama Justina, soyez prêts à tout moment car nul ne connait, ni le jour, ni l’heure. Il viendra comme un voleur…"
13h00 : Après l’office religieux qui a pris deux heures d’horloge, l’enterrement a eu lieu au cimetière de la Cathédrale métropolitaine St-Joseph de Bamenda
Dimanche 22 mai 2011 :
Les funérailles, présidées par le chef supérieur d’Akum en personne, ont rassemblé toute la famille à « Mile three ». C’était l’occasion pour les visiteurs venant de Bafou d’apprécier l’expression de la tradition et les divers éléments de la culture locale propre aux populations du Nord-Ouest en général et de Bamenda en particulier. Au niveau de la nourriture, vin raphia servi dans des calebasses au long cou, achu with yellow sauce, eru with water fufu or gari, ndjama ndjama with fufu corn, etc.…S’agissant de la tenue vestimentaire, la circonstance était bien indiquée pour exhiber les trésors de Bamenda : sacs en fibres de raphia en bandoulière, verres à boire en corne de chèvre, chapeaux en fil de nylon noir ornés de plumes de rouge-gorge, costumes traditionnels brodés à la main, gandouras avec une sorte de jupe à la place du pantalon, chaussures en caoutchouc de chambre à air avec semelles en pneu de voiture, etc… Les danses traditionnelles variées étaient agrémentées des youyous des femmes et surtout des coups de feu crachés par des fusils de fabrication locale chargés de poudre à canon (gun powder).
Avec ces funérailles, on dira tout simplement "fin de mission pour Mama NEH Justina" qui laisse derrière elle, 9 enfants, 19 petits-fils, des frères, des sœurs, des neveux, des nièces, des amis et une très grande famille unie qu’elle a marquée de son attachement et de son amour.
Mami’ho ! Bye bye et que la terre de Bamenda qui t’a vu naître te soit légère !
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