MESSAGE DE M. LE SOUS-PREFET DE NKONG-NI EN TOURNEE DE PRISE DE CONTACT

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Publié le lundi 4 juillet 2011 08:23

Du 28 mai au 22 juin 2011, Monsieur NDUBI SHADRACH ABONO, nouveau Sous-préfet fraichement installé dans l’Arrondissement de Nkong-Ni, a procédé à sa tournée de prise de contact dans tous les villages et les quartiers les plus importants du Groupement Bafou. Bafou.org était dans la caravane du nouveau chef de terre et vous présente ci-dessous, le texte intégral du message que l’autorité administrative a délivré à chaque étape aux populations visitées.

MESSAGE DE M. LE SOUS-PREFET DE NKONG-NI EN TOURNEE DE PRISE DE CONTACT DANS LE GROUPEMENT BAFOU DU 28-05 AU 22-06-2011

Monsieur le Maire de Nkong-Zem

Les Chefs de Service, membres de la délégation

Sa Majesté le chef Supérieur du Groupement Bafou

Leurs Majestés les Chefs des villages

Les autorités religieuses, politiques, et traditionnelles,

Les élites intérieures et extérieures,

Mesdames et Messieurs

Très chères populations de …………………………

C’est pour moi un réel plaisir d’être parmi vous en ce jour de tournée de prise de contact. Je tiens à vous remercier pour le sacrifice que vous avez consenti en abandonnant vos multiples occupations pour  me réserver un accueil digne de ce nom.

Je vous  remercie, une fois encore pour les dispositions que vous avez prises et le soutien que vous avez apporté à Monsieur le Maire de Nkong-Zem pour que la cérémonie de ma prise de commandement connaisse un succès éclatant. Cela m’a mis en confiance et je suis déterminé à bien faire mon travail ; et mieux faire ici que partout ailleurs.

Les quelques quatre  mois que j’ai passés à la tête de notre Arrondissement m’ont affirmé ce que j’avais toujours entendu de vous : vous êtes un peuple patriotique, dynamique, laborieux et d’une hospitalité légendaire et chacun vaque à ses occupations quotidiennes d’agriculture, de petit élevage et de commerce.

Je ne peux qu’encourager vos ardeurs au travail car c’est aussi grâce à vous que le Camerounais moyen mange à sa faim.

Malgré ces efforts d’honnêtes citoyens  que vous êtes en majorité, il ya quelques brebis galeuses, sinon comment justifier les rapports de banditisme, les viols, les agressions, les violations de domicile, les remboursements de dots  et les problèmes de terrains que je reçois tous les jours dans mon Bureau ?

En tout état de cause je mets en garde tous ces bandits car, moi-même et mes collaborateurs des Forces de Maintien de l’Ordre ne ménagerons  aucun effort pour les anéantir. Il y a lieu de déplorer ici une propension très poussée au mensonge et aux règlements de comptes. Souvent les prétendues agressions sont les fruits du montage pour nuire à une personne indésirable, un rival ou un concurrent. Le mutisme étant le principe lorsqu’on  n’a pas d’intérêt, ces faux montages relèvent du vécu quotidien.

Il y a lieu de déplorer ici la passivité des populations dont le mutisme et la non collaboration avec les autorités compétentes apparait comme une complicité.

Pendant cette même période, j’ai constaté qu’il existe un taux considérable d’analphabétisme aussi bien que des cas de sorcellerie. En dehors de ces deux vices ci-dessus cités, nous devons lutter avec ténacité contre les obstacles réels de progrès tels que le chômage, l’ignorance, le mensonge, la mendicité, la calomnie, le sabotage, les luttes d’influence, l’intoxication, l’usurpation de pouvoir et l’oisiveté. On dit, et c’est vrai que le diable donne le travail aux mains oisives.

Je condamne fermement les actes de délinquance, de vandalisme et de banditisme croissant qui mettent les populations et leurs biens en insécurité permanente.

Il faut donc un changement réel des mentalités pour permettre le Développement Economique, Social et Culturel de notre Arrondissement.

Le Gouvernement du Cameroun a institué la politique de la Décentralisation par la loi N° 2004/017 du 22 juillet 2004 pour veiller au développement harmonieux de toutes les collectivités territoriales. C’est ainsi que la Commune a une mission générale de développement local et d’amélioration du cadre et des conditions de vie de ses habitants. Pour rendre la politique de la décentralisation plus effective la loi N° 2004/018 du 22/07/2004 fixant les règles applicables aux communes précise les domaines d’intervention de la Mairie. Actuellement le Gouvernement a déjà décentralisée (12) douze Ministères avec dotation financière aux collectivités locales pour l’accomplissement des missions de développement local. Chaque Commune doit donc gérer son budget et ses ressources de manière à satisfaire la plus grande majorité de ses habitants. La meilleure approche c’est le développement participatif c’est-à-dire que les populations sont appelées à s’organiser et à travailler en partenariat avec les Communes pour construire une nation forte, solide et inébranlable.

C’est pourquoi je vous invite à intensifier les actions d’hygiène et de salubrité comme on dit en Anglais « cleanliness is  nearer to godliness ». Si vous êtes en bonne santé, vous pouvez bien gérer vos activités économiques, sociales et même facilement les ressources naturelles. En matière de gestion du domaine national de l’Etat, j’ai constaté que chacun de vous cherche à exploiter le terrain au dernier millimètre près, violant ainsi la réglementation en vigueur au détriment de vos voisins. Nous reconnaissons  tous que la population ne fait que s’accroitre au jour le jour. Ce n’est  pourtant pas une raison d’exploiter toute votre parcelle sans penser à la servitude. On dit « là où la route passe, le développement suit »

Quand vous vous comportez de cette manière, le voisin de derrière doit-il survoler votre maison pour atteindre son lot ? Pour vivre en harmonie, il faut penser au prochain.

Pour continuer, j’ai aussi constaté qu’il y a certaines pratiques qui freinent le développement de notre Arrondissement. Je condamne avec force la pratique d’autopsie, le jeu au hasard, le trafic  de drogue (notamment la vente et consommation du chanvre indien).

Ceci dit, je dois vous rappeler que notre cher pays, le Cameroun est un Etat de droit. En conséquence, gare à ceux qui minimisent l’autorité publique ainsi que les lois et règlements de l’Etat.

La loi N° 90/55 du 19 décembre 1990 nous donne la liberté de tenue de réunions publiques ; cependant, la même loi précise que ces réunions doivent faire l’objet d’une déclaration préalable (03) trois jours francs au moins avant sa tenue.

Beaucoup d’entre nous ne respectons pas cette exigence. De temps en temps nous organisons nos réunions et manifestations sur la voie publique sans autorisation. C’est souvent lorsqu’il y a problème que l’autorité publique est informée des manifestations qui auraient dû être déclarées auparavant.

En ce qui concerne les chefferies, j’ai l’honneur de vous rappeler que la chefferie est la base ou fondation de la nation. C’est pourquoi chaque Sous-préfet qui est nouvellement installé est appelé à faire le tournée de prise de contact dans les chefferies existantes.

Une chefferie est constituée d’un territoire avec des limites bien définies et une population. En ce qui concerne la désignation des chefs, l’articles 8 du décret N° 77/ 245 du 15 juillet 1977 portant organisation des chefferies traditionnelles stipule que «les chefs traditionnels sont, en principe,  choisis au sein des familles appelées à exercer coutumièrement le commandement traditionnel, les candidats doivent remplir les conditions d’aptitude physique et morale requises, et savoir autant que possible, lire et écrire. » Une chefferie de 3^e degré est donc créée par le chef supérieur selon les coutumes et confirmée par le Sous-préfet  qui a le pouvoir de faire les consultations. Le Sous-préfet  ne peut jamais créer une chefferie. Pour le moment la création des chefferies est suspendue jusqu’à nouvel avis.

J’invite les chefs traditionnels de Nkong-Ni à assurer pleinement leur rôle d’auxiliaire de l’Administration :

1- de transmettre à la population les directives administratives et d’en assurer l’exécution.

2- de concourir, sous la direction des autorités administratives compétentes  au maintien de l’ordre public  et au développement  économique, social et culturel de leurs unités de commandement.

3- de procéder à des conciliations ou  arbitrages entre leurs administrés.

Je ne peux terminer mon allocution sans parler un mot concernant la politique. Nous sommes dans une année électorale : l’élection présidentielle 2011. Inscrivez-vous massivement sur les listes électorales parce que votre choix politique compte.

Vive le village ……………….

Vive l’Arrondissement de Nkong-Ni

Vive le Département de la Menoua

Vive la Région de l’ouest

Vive Son excellence Paul Biya

Vive le Cameroun.

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