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CE QUE JE PENSE

Me Donfack Ribert LaurentCE QUE JE PENSE

J’ai lu avec intérêt l’article publié sur site web Bafou.org relatif à la gestion de succession des chefs de communauté Bafou dans les villes. A la fin de cette lecture, beaucoup d’interrogations ont défilé dans ma tête. Ce problème est vraiment à la une dans quelques communautés Bafou de l’extérieur

A  première vue, je me suis interrogé sur la base légale et textuelle de cette institution ; sur la terminologie utilisée, les causes et cas de vacances, la convocation du corps électoral, la limitation du mandat et l’avis du « Représenté ».

Que ce soit sous le règne de Sa Majesté Dr KANA II ou de l’actuel Chef supérieur, aucune circulaire ou acte du chef n’a réglementé   ou régit cette institution. Lors  des assises des Forces Vives Bafou, du 13 mai 2006, Sa Majesté FO’O NDONG Victor KANA III, suite à des discordes ayant existé au sein de la famille Bafou de Nkongsamba, a demandé de faire consigner dans le procès verbal que tous ses représentants sont élus pour une durée de 5 ans renouvelable. Il a à cette occasion, instruit tous les autres représentants à procéder au renouvellement de leur mandat dans un délai de 3 ans pour compter de mai 2006. (Combien l’ont déjà fait ?). Aucune autre précision n’a été faite s’agissant des contours soulevés ci-dessus. Ce qui laisse croire qu’actuellement tous les représentants du chef dans les villes sont dans l’illégalité et l’illégitimité. D’où la nécessité d’un texte régissant cette représentation. 

 « FO’O NDONG  de telle localité », « Représentant du chef supérieur Bafou de telle localité » «  FO’O Tel ». Voilà trois termes qui sont utilisés à tort ou à raison pour désigner les chefs des communautés Bafou dans les villes. Il me souvient que Sa Majesté Dr KANA II avait rappelé qu’il est l’unique « FO’O NDONG » et a demandé à tous les chefs de communauté d’être appelés ses « représentants ». Cette position  avait été soutenue par Sa Majesté MOMO, chef supérieur Foto, lors de l’installation du chef de la communauté Foto de Bangangté. Mais curieusement, aucun des deux chefs supérieurs n’a donné la traduction en langue Yemba. Nos frères de la région du Nord Ouest disent « NTUM FOO »

Les cas d’ouverture de ces successions déjà vécus sont dus à : décès de l’ancien, démission forcée, affectation, retour au village suite à la retraite, fin de mandat,. A ces cas s’ajoute l’hypothèse de poste crée. Les cas actuels dus au décès de l’ancien sont ceux de Dschang et Douala.  Comme aucun texte n’a prévu de dauphin, ces communautés « se débrouillent » comme elles peuvent. Des guerres froides y existent.  A qui revient la représentation en attendant les élections ? Est-ce le président de la réunion des élites  ou le doyen d’âge ? Et quand bien même il faudra organiser les élections, quel organe est habilité à convoquer le corps électoral ? Dans certaines petites localités, il existe une seule réunion regroupant les hommes et ou femmes Bafou.  A ce niveau le problème est vite résolu au sein de la réunion. Par contre à Dschang, chaque quartier de Bafou  a sa réunion. Même le CEBAME (Cercle de l’Elite Bafou de la Menoua) n’est pas synonyme de Forum des Bafou. A Douala, c’est presque la même situation. Quelques groupes émergent : CCB, DYBAF, AKA’A.

A Yaoundé pour le moment et comme dans presque toutes les villes, le mandat des représentants est arrivé à expiration, selon les instructions du 13 mai 2006 du Chef supérieur. La période transitoire est déjà passée. A qui revient donc la charge de convoquer le corps électoral ? Plusieurs communautés des villes qui sont au deuxième ou troisième représentant ont-elles oublié comment elles avaient procédé pour l’élection des précédents ou de l’actuel représentant du chef ?

S’agissant des personnes qui sont appelées à représenter cette institution qu’est le Chef Supérieur Bafou, celui-ci a-t-il  son avis à émettre sur le choix de son représentant ? Il semble que lui-même affirme qu’il ne peut imposer un candidat à ce poste, mais néanmoins, le candidat doit remplir un certain nombre de condition, entre autre, le fait d’être propriétaire d’une case au village … Si ces représentants étaient assimilés aux ambassadeurs, peut-on imaginer un ambassadeur qui n’a pas l’aval de son Président ? S’il le méconnaît, il ne lui enverra aucune correspondance destinée aux Bafou de son ressort.

Quant à la limitation du mandat, je pense que du fait qu’un poste de représentant est électif  et non héréditaire, il ne saurait être assimilé à celui des chefs de village. Il avait même été conseillé à ceux qui estimaient qu’ils avaient encore la confiance des membres de leur communauté d’organiser sous forme de simple formalité, les séances de reconduction aux postes. Ce qui ne nécessitera pas beaucoup de moyens financiers pour l’installation de celui qui est déjà en poste. Le prétexte de coût des cérémonies ne semble pas nous convaincre.  Ceci a aussi l’avantage que les chefs des communautés qui sont vomis soient écartés comme les présidents de réunions qui sont sur des sièges éjectables.

En conclusion à ce débat qui est ouvert sur une question délicate, il serait souhaitable que le chef supérieur prenne une circulaire pour réglementer les contours de la question.          

Merci de considérer ma position comme simple contribution à un débat et de faire vos propositions sur le sujet largement ouvert. 

Me DONFACK RIBERT LAURENT

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