Comment s’organisent les Bafou vivant en dehors du village de nos jours ?

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Publié le jeudi 11 mars 2010 13:10

L’esprit de solidarité africaine et le désir de rester attacher à nos traditions avaient imposé aux premières générations qui quittèrent leur village d’origine de s’organiser dans leurs villes d’accueil respectives. 

Généralement, ils se regroupaient autour de l’aîné qui était considéré comme le parrain de tout le groupe. Cet aîné était très souvent le premier à arriver dans la ville concernée et son domicile servait en même temps de case de passage à tout le reste. Avec l’effet de l’exode rural et l’essor démographique grandissant, l’idée est venue de se regrouper en famille (Famille Menoua, Famille Bandjoun, Famille Ndé, …). Celles-ci deviendront dès les années 60 des véritables communautés autour d’un leader à l’image de la société traditionnelle. L’organisation structurelle de ces communautés n’a pas posé de véritable problème jusqu’à la fin des années 80.

A partir des années 90 avec l’avènement du pluralisme politique ajouté au libéralisme économique, le leadership très convoité est devenu la chasse gardée des personnalités influentes dans la vie politique, économique et sociale de leurs communautés respectives. C’est dans cette perspective que s’inscrit cette réflexion sur « Comment s’organisent les Bafou vivant en dehors du village de nos jours ? »

Depuis une date récente, certaines communautés Bafou ont opté pour les procédures démocratiques dans le choix de leur leader (Chef de la communauté : « Fo’o ») avec mandat limité à 5 ans, à l’instar des communautés Bafou de Yaoundé, Nkongsamba, Bangangté, … Cet esprit sera apprécié par les Forces Vives Bafou au point de devenir une norme pour toutes les autres communautés Bafou. Cette approche ne fait cependant pas l’unanimité pour toutes les communautés dont certaines penseraient que la durée du mandat devrait être indéterminée à l’instar de la communauté Bafou de Douala où le processus de désignation du nouveau chef de communauté est bloqué depuis bientôt deux ans.

Face à ces approches, une multitude de questions se pose et fait appel à la réflexion collective :

-          Les chefs de communautés ayant pris goût au pouvoir vont-ils accepter de se mettre de coté pour voir de nouvelles élections s’organiser en toute transparence ?

-          Les populations accepteront-elles de cotiser tous les cinq ans pour installer leur nouveau chef de communauté ? (les installations des Chefs de communautés Bafou de Nkongsamba, Bangangté et Yaoundé auraient coûté respectivement six millions, quatre millions et douze millions de francs CFA.)

-          L’incident créé par les récentes décisions du Chef Supérieur concernant le « Chef de la Communauté » Bafou de Yaoundé soulève un problème qui mérite d’être clairement élucidé avant toute chose.

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