MON COMMENTAIRE SUR L’ARTICLE INTITULE « HISTOIRE DE NTSINGBOU ET DE SON ILLUSTRE CHEF TEZAMBOU POUH NTEUH » REDIGE PAR LE PROFESSEUR HENRI WAMBA
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- Publié le jeudi 6 août 2015 17:13
- Écrit par Commandant Charles René KONTELIZO
Cher Frère Professeur Henri WAMBA (Fo’oh Ntsingbou), Mes sincères félicitations pour la brillante recherche sur cette passionnante Histoire qui nous honore. Notre grande Famille t’en doit une profonde gratitude. Que Le Seigneur Tout Puissant te bénisse et te protège.
Je me permets d’apporter un éclairage sur 2 (deux) points : la notabilité de mon feu Père François MOMO BAVOUA KEMLOH, et ensuite sur l’affaire qui l’a opposé à Monsieur TADENSIA (fils de WAMBA SOB NGOU) .
S’agissant de mon Père : Au cours des années 1940, l’Ingénieur agronome français Mr LAGARDE (Directeur du centre de recherche agronomique) choisie parmi les fonctionnaires et selon ses aptitudes Le fonctionnaire de l’agriculture (conducteur de travaux) Monsieur François MOMO BAVOUA, et le spécialise dans la caféiculture. Il lui confie l’importante mission de convaincre les populations à pratiquer et vulgariser la caféiculture (activité de rente). La société Bamiléké étant très hiérarchisée, il fallait commencer par les Chefs traditionnels. Etant originaire de Bafou, il commence tout naturellement par le Chef Supérieur Bafou (Fo’oh NDong Jean NGOUAJIO). Ce dernier reçoit donc 4000 (quatre mille) jeunes plants de caféiers de mon Père François BAVOUA MOMO. Par la suite, il en donne à tous les autres Chefs traditionnels de la Menoua, et de toute la Région Bamiléké y compris le département du Noun (chez le Sultan NJOYA). Une fois tous les Chefs traditionnels servis, Il procède à sa vulgarisation en donnant à tous les paysans possédant des terres agricoles. C’est ainsi que les populations le surnomment « Edékèh Kafèh » c.a.d « Le Blanc du Café ». La production caféière est achetée par L’Administration qui organise la collecte en créant des coopératives agricoles aux fins de la commercialisation et exportation; d’où les origines et la naissance de L’UCCAO.
Quant à sa notabilité, Le professeur Henri WAMBA a suffisamment expliqué le processus qui a conduit au Titre de KEMLOH. On peut simplement ajouter que cette récompense du Chef Supérieur Bafou est marquée par le fait que KEMLOH est le seul notable Bafou que Le Chef supérieur NGOUAJIO a intronisé avec tous les rites de « La’ah Kem » au cours de ses 30 (trente) ans de règne (1929 à 1959). KEMLOH est entré au « La’ah Kem » le 22 Août 1946, et décédé Le 04 Juillet 1955 de suite d’un accident de circulation, au volant de l’une de ses voitures.
S’agissant du conflit qui a opposé mon Père Feu François MOMO BAVOUA KEMLOH à Mr TEDENSIA, les mauvaises langues ont longtemps dit que KEMLOH avait enlevé la femme de ce Monsieur ; (Raison du crime horrible commis chez nous, dans sa chefferie en 1947).
Voici notre part de vérité obtenue à partir de nombreux témoignages et recoupements : Une jeune fille nommée VOUKENG est donnée en mariage à un jeune fils de WAMBA SOB-GOU, nommé TEDENSIA. Cette jeune dame qui porte le même nom que mon Père n’est rien d’autre que sa nièce. Le nom BAVOUA étant la déformation de MBA’H VOUKENG, pour ceux qui connaissent notre Grande Famille, Les noms VOUKENG et ZAMBOU sont portés par plusieurs personnes chez nous. Après son mariage avec la nièce de mon Père, TEDENSIA devient un délinquant primaire d’une espèce plutôt rare à l’époque. Il pratique quasi quotidiennement une violence conjugale d’un genre particulier. Les membres de la grande famille Wamba Sob-Gou qui l’ont connu ou, entendu parler de lui ne me démentiront pas. Après avoir subi de nombreux sévices de son mari, elle a décidé de s’enfuir pour aller s’abriter chez son oncle KEMLOH qui était le « Blanc » de sa famille d’origine, qui de surcroit vient d’être intronisé KEMLOH avec son territoire de commandement (LOH) Sur une partie du quartier Bassessa, C.à.d non loin de chez elle. Il faut souligner en passant que certains habitants de Bassessa, Jaloux de l’étoile montante de KEMLOH, n’ont jamais accepté cette installation à Bassessa, décidée d’autorité par le Chef Supérieur Bafou. Que chacun comprenne comme il voudra.
Mon Père a effectivement accueilli en urgence sa nièce, le temps de voir clair dans cette affaire. Il a ensuite pris sur lui en tant que Chef du Quartier LOH est haut fonctionnaire de son état de faire mettre sous garde à vue à Dschang Mr TEDENSIA, le temps que ce Monsieur revienne à de bons sentiments, et retrouve le comportement d’un homme normal. Ce dernier s’est échappé de la prison pour venir commettre dans la chefferie de mon Père l’horrible crime qui est connu, avec la complicité de certains habitants de Bessessa. C’est pour cette raison que son « Père » TEZAMBOU l’accueille à nouveau auprès de lui à NTSINGBOU en fin d’année 1947/ ou début 1948.
Après avoir commis son forfait, TEDENSIA s’est suicidé immédiatement. Son fils unique, né de son alliance avec Mlle VOUKENG lui a succédé est serait chauffeur de taxi à Yaoundé. Aux dernières nouvelles, la veuve de TEDENSIA née VOUKENG, à une époque pas très lointaine vendait de la viande de porc à la gare routière de Dschang. Il semble qu’elle serait toujours vivante.
Les mauvaises langues ont parlé d’enlèvement de la femme d’autrui. KEMLOH MOMO BAVOUA François, grand notable Bafou, haut fonctionnaire surnommé le « Blanc du café » avec une fortune qui n’était pas donnée au commun des mortels, avait-il besoin d’enlever une femme, quelle que fut sa beauté ? Que NON !!! Pourquoi ? Parce que Tous les habitants de Bafou ne rêvaient que d’une chose : Pouvoir placer leur fille en mariage chez le « Blanc du Café », afin de profiter de ses faveurs pour la fourniture des plants de caféiers. C’est mon Père qui faisait l’expertise des plantations et décidait ensuite du nombre de plants à donner à chaque planteur (la caféiculture était la plus importante source de revenus). L’un des premiers à donner sa fille chez KEMLOH c’était le Chef Supérieur Bafou lui-même qui en plus du titre de notable a donné comme une cerise sur le gâteau sa fille Maman Agnès KANA, le Mère de mon frère Gaston MOMO BAVOUA ZEBAZE (dit Fo’oh Zap). Mon grand Père maternel MO’OH SOBKITIO, premier fils de NDIEUMO’OH ZEM a fait pareil. 3 (trois) de nos mamans (dont La mienne, celle de JIOGO Etienne et celle de Mme SOBTEJOU) sont des petites filles de NDIEUMO’OH ZEM, lui-même Prince Bafou. Il semble que les gens donnaient leur fille pratiquement sans dot, et mon Père les épousait par série de trois en même temps, à cause son rang social de notable. A sa mort par accident en 1955 à l’âge de 50 (cinquante) ans environ, on dénombrait 23 (vingt trois) épouses. La suite vous la connaissez. Si quelqu’un veut en savoir davantage, nous restons disponibles.
Je tenais à donner cet éclairage afin de lever toute équivoque.
Merci pour votre aimable attention.
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