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Un rite horrible exécuté après l’autopsie traditionnelle : « Ntsop’ô mpfoeuh »

Autopsie traditionnelle

Ne lisez pas cet article si vous êtes trop sensible. Barbarie et images insupportables.

En avril 2012 dans cette même tribune, Kemka KANA Victor lança un débat sur l’autopsie traditionnelle. Aujourd’hui, nous voulons ajouter d’autres informations pour relancer et continuer ce débat, car au moment où nous pensions que cette pratique s’estompait, elle prend plutôt de l’ampleur et continue à diviser nos familles.

Le 20 Janvier 2013, dans un village de Bafou, nous avons assisté à un rite qui sort de l’ordinaire. En effet, après la mort d’une jeune femme qui avait pendant sa maladie fait le tour des guérisseurs, marabouts et autres, en compagnie de sa mère et de son mari, la famille a décidé de faire l’autopsie traditionnelle. Si tout s’arrêtait à l’autopsie, la foule n’aurait pas été au courant, mais sous un soleil ardant en pleine saison sèche, alors que l’autopsie avait eu lieu à la veille, voilà le corps exposé au milieu de la cour, dans un cercueil ouvert. L’odeur qui se dégage est indescriptible (mettez la viande en décomposition au soleil et vous allez apprécier). Comme si sa ne suffisait pas, un membre de la famille s’avance et soulève le tissu qui couvrait jusque là le ventre charcuté.

Une maman emmène le sel dans un demi-sac, et le rite « Ntsop’ô mpfoeuh » proprement dit peut commencer. L’objectif de ce rite est de voir mourir le coupable de ce décès dans un futur très proche. Ce rite consiste pour chaque membre de la famille à se tenir devant le corps inerte de cette femme, « donner sa bouche » ou «  E’nghia-Ntchouh », cracher sur les boyaux du cette dernière en y versant une poignée de sel de cuisine et pour terminer traverser le corps dans le cercueil. Malheur à celui qui en traversant se heurte et tombe, il sera automatiquement pris pour responsable de ce décès. Imaginez une famille de 40 personnes environ pour voir le temps que cette opération a pu prendre. Malheur aussi à celui qui tente de dire qu’il ne passe pas ou qu’il s’oppose à la pratique, Dieu seul connait le sort qui lui sera réservé.

Après que tout le monde soit passé, le corps a été porté à la tombe, là encore le rite a continué, comme cette femme avait de très petits enfants, nous avons vu un homme enfoncer un petit rejeton de bananier dans l’abdomen ouvert. L’explication qui nous a été donnée est que ce rejeton se substituera à l’enfant que la défunte portait, sinon elle pourra revenir chercher son enfant en perturbant le sommeil des membres de la famille.

Une fois le cercueil dans la tombe, il a été à nouveau ouvert et le litre d’acide préparé pour la circonstance a été versé sur le corps, ainsi que du sel de cuisine.

Il est vrai que dans les multiples commentaires que nous avons eus sur l’article de Kemka, le Dr Nanfah semblait dire que cette pratique peut s’expliquer. A voir comment le corps de cette femme a été traité, nous nous demandons s’il n’y a pas une autre façon de contourner ce genre de pratique. Là où la confusion nait dans notre esprit, c’est que nous avons par la suite enquêté dans cette famille.

Le jour de l’enterrement, la mère de la défunte disait qu’ils avaient fait le tour des guérisseurs. Chez un autre, il leur a demandé d’emmener leur patient à l’hôpital, ce qui fut fait car la malade avait été conduite à l’Hôpital Laquitinie de Douala. Après des soins intenses, la malade était un peu soulagée, puisque les papiers médicaux faisaient état d’une typhoïde mal traitée. Mais contre toute attente, la famille a transporté la pauvre chez un autre guérisseur à Douala, et ensuite à Dschang. Pour terminer son témoignage, la mère de la défunte a dit ne rien reprocher à son beau-fils avec qui elle a suivi la malade jusqu’à sa mort.

La surprise vient maintenant du fait qu’il y a juste quelques semaines les deux familles étaient au « fem » puisque la mère de la défunte a commencé à accuser son beau-fils d’avoir tué sa fille.

Si l’autopsie traditionnelle pouvait nous informer sur la cause du décès d’une personne, pourquoi alors le rite de « Ntsop’ô mpfoeuh » ? Si « Ntsop’ô mpfoeuh » était une solution, pourquoi les familles suscités se retrouve aujourd’hui au « fem » ?

Comment comprendre l’autopsie traditionnelle ? Est-il possible de codifier cette pratique ? Sinon, pourquoi ne pas l’abandonner ? À quoi sert le rite de « Ntsop’ô mpfoeuh » ?, La chefferie supérieure à travers les notables ne peut-elle pas trouver une autre façon de trouver les causes de ses multiples décès, quand on est tous d’accord que la sorcellerie existe ?

Voilà un ensemble de questions qui nous taraudent les esprits et nous laissent dans notre soif de savoir. Nous prions toute personne pouvant apporter une contribution pour éclairer les uns et les autres de ne pas hésité car, ces pratiques exposent de nos jours trop de personnes. Bafou.org se fera le devoir de porter à l’attention du public toutes vos multiples contributions.

 

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Autopsie traditionnelle

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Autopsie traditionnelle

Autopsie traditionnelle

Même avec les béquilles cet homme doit sauter sur ce cercueil pour prouver son innocence.

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Kemka KANA Victor (Avril 2012) : L’autopsie traditionnelle a Bafou ou un ensemble de questions sans réponses

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