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Fanews by Faboba

La succession et ses dégâts dans le contexte traditionnel actuel : ouvrons le débat

Autrefois, après l’enterrement d’un parent, on réunissait tous les enfants dans la case du défunt pour procéder à la désignation de son successeur.

Au sortie de cette case, pour les enfants, pour tous les membres de la famille et pour le public, le défunt était revenu à la vie. Il avait « changé de peau » (E’sset ngoup), le successeur répondant de plein droit en lieu et place du défunt. Dans la plupart de cas, le défunt n’avait même pas laissé de testament et il revenait au successeur, avec les conseils des amis du défunt, de distribuer une partie des biens à ses frères et sœurs. Avec l’avènement du colon et l’instauration de l’école occidentale, les parents, parfois contraints, ont envoyé leur progéniture à la quête du savoir moderne.

Au départ, les premiers intellectuels ne se reconnaissaient plus dans leurs us et coutumes, s’accommodant plutôt de la civilisation occidentale. Beaucoup ont refusé de succéder à leur parent, en désignant eux-mêmes un de leur frère ou sœur pour assumer la tache. Le terme « villageois » était très courant dans leur langage. D’aucuns taxaient même leur parent de primitif comme ils entendaient les blancs le dire. Mais comme la perdrix ne pourra jamais devenir la poule, on assiste de nos jours à un revirement spectaculaire de cette situation. Pour la plupart de ces « blancs » noirs, chacun s’est évertué à se faire attribuer un titre traditionnel de noblesse, parfois avec l’accord du chef de famille direct, du chef de quartier, du chef du village, ou encore du Chef supérieur. Si le problème restait au niveau des titres de noblesse, on pouvait encore tolérer, mais là où cela devient inquiétant c’est que le successeur tel que reconnu dans nos traditions devient la cible de tous.

Aujourd’hui, dans la plupart de cas, on entend dire qu’on a changé le successeur, ou encore que la personne désignée ne méritait pas de succéder au défunt. Notre langue s’est enrichie des expressions « ndji’h nguia ntchouh nfouwou » désigné par le défunt père et « ndji’h nguia ntchouh ngong » Beaucoup de familles se déchirent ainsi à Bafou, d’autres se retrouvent même au tribunal ou à la chefferie supérieure. Pour illustrer cette situation voici quelques exemples :

- A Baleng, il y a deux Zo’ho qui sont pourtant des frères.

- la famille Zoléko s’est retrouvée au tribunal de Dschang

- S.M. Fo’o Tsingbeu KENAGHO Robert reste à couteaux tirés aves S.M. Efo Tsa’alah Fô –Nkemvou Dr Metangmo Pierre Marie dans le village Tsingbeu,

- à Lepouo la famille Fomenkeu Nguéna continue à se déchirer devant les juridictions et à travers les organes de presse

- la famille Moho Tedonzang à Miatsuet n’est pas en reste

- la famille Tégni Pierre Signing de Baleng était tout récemment à la chefferie supérieure pour les mêmes motifs.

- Nous nous souvenons aussi de la grande discorde qui avait été étalée aux yeux de tous lors des obsèques de la Veuve Zébazé Siméon de Baleng. Les parties en conflit étaient pourtant « enfants d’une même mère ».

Lorsque nous faisons le tour des familles où les tensions sont perceptibles, on constate que les meneurs de ces contestations sont, soit les plus instruits de la famille, soit les plus nantis. On peut se demander si leur parent défunt ou tout simplement si le bon Dieu avait eu tort de les placer à cette position. Une question nous brûle les lèvres : être intellectuel ou nanti implique-t-il nécessairement qu’on détienne le monopole du savoir ou de la parole dans une famille ?

Ce problème de succession est d’autant plus sérieux qu’on assiste de plus en plus aux obsèques-funérailles à Bafou, ceci parfois à la demande du défunt qui l’a souhaité pour contourner ces contestations post-mortem qui pourront hypothéquer l’organisation de ses funérailles plus tard. D’ailleurs, nous avons vu les enfants d’un chef traditionnel Bafou ne pas s’entendre au point d’exécuter en trois temps différents et sur la même cour, les funérailles de leur géniteur.

Il est curieux de constater que généralement lorsque deux frères se déchirent, rarement les autres membres de la famille donnent leur position de manière claire. L’hypocrisie étant à Bafou, la chose la mieux partagée au sein de la presque totalité de nos familles. Très souvent lors des séances de réconciliations, on discute souvent du matin au soir sans jamais donner le tort à une partie.

Dans d’autres tribus comme chez les Bétis, le successeur est connu de tous longtemps avant la mort du parent et généralement dans ces cas on assiste rarement aux multiples problèmes vécus à Bafou.

Ne pouvons-nous pas copier ces exemples ?

Est-il possible de répartir équitablement l’héritage chez nous ?

Devons-nous revendiquer quelque chose léguée à un tiers par notre parent au nom de la tradition ?

Pouvons-nous prétendre à l’application rigoureuse du droit moderne dans nos familles ?

Ces questions et bien d’autres méritent, nous le pensons, d’être débattues pour que la paix revienne dans les familles à Bafou.

 

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