Réception du chef supérieur Bafou par le Pr AWONO ONANA Charles
- Détails
- Publié le mardi 26 juillet 2011 17:18
Au lendemain de la fête organisée à Yaoundé le 9 juillet 2011 à l’occasion du baptême de Chris Heaven, le chef supérieur Bafou, qui était l’un des invités spéciaux du couple Assa’a Nwelah Mouafo, a rendu une visite fort prisée au Professeur Charles AWONO ONANA, Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé. Le monarque Bafou était accompagné de la reine mère Ma’a Mêfo TEMATIO Véronique, de deux de ses épouses, de NGUIMEZAP Paul (fondateur de l’ISTDI de Douala) et Madame, de Ma’a Mêfo NOUBONG DONGMO Justine, de Sob Fapou TSOBGNY Jean et Madame et de Assa’a Nwelah Louis-Marie et Madame.
La visite du chef supérieur à cet ami de Bafou originaire de Monatélé dans le Département de la Lékié faisait suite à une invitation adressée à travers un autre ami de Bafou, Fo’o-Menkheu MBAGUE François, originaire du village Toula’a Nde-Nzong dans le groupement Foto. Celui-ci, petit fils de Bafou, a épousé une fille Bafou et compte une multitude d’amis à Bafou. A l’occasion des funérailles de sa grand-mère à Bazem (Bafou), il n’a pas hésité à mettre son ami, le Pr AWONO ONANA Charles, en contact avec Sa Majesté Fo’o-Ndong KANA III. Ce dernier, grand danseur devant l’Eternel, a invité les amis de Fo’o-Menkheu MBAGUE dont le Pr AWONO ONANA Charles, à l’accompagner dans l’exécution du Ngouh-Fo’o. C’est après cette danse de noblesse que le chef supérieur a demandé au Pr AWONO et aux autres de le suivre au Palais royal Bafou pour terminer la soirée comme il se devait.
La main tendue par le Roi des Bafou à une élite de la Lékié participe d’une philosophie simple mais chère au Mahatma Gandhi qui a longtemps professé ceci : « Tous les hommes sont frères ». Oui, même ici au Cameroun, nous devrions nous approprier cet enseignement de l’apôtre de la paix et de la non-violence et nous donner la main pour avancer. En outre, comme le disait André Brugiroux, « La terre n'est qu'un seul pays ». Pour son développement, Bafou doit s’ouvrir au monde et créer des relations de partenariat avec toutes les bonnes volontés de l’extérieur. A travers le Pr AWONO, Bafou a beaucoup à apprendre de la Lékié et vice-versa.
En cette matinée du 10 juillet 2011 à la résidence du Pr AWONO, il ne s’agissait que d’un déjeuner mais la qualité des convives et la hauteur du buffet tant en mets présentés qu’en boissons servies, en disait long sur le message de fraternité qui se traduisait dans les rapports entre cette élite de la Région du Centre et un monarque des hautes terres de l’Ouest. Pour ne pas faillir, le Pr AWONO a sollicité le concours de son ami Fo’o-Menkheu MBAGUE François et d’un proche du Chef Supérieur Bafou, Moho Lekouet DONKENG Cosmas, pour l’aider à mettre le décor en place et veiller à l’ordonnancement des différentes phases du séjour du chef Bafou en sa résidence. Fo’o-Menkheu était accompagné de sa maman et Moho-Lekouet de son épouse. Après les différents toasts, le buffet a été servi dans une atmosphère détendue et très conviviale. Le couple AWONO n’a pas omis à la fin de la réception d’offrir des cadeaux de valeur à la Reine-mère, aux épouses du Chef et un grand tableau en cuivre sculpté pour l’ornement d’un mur du Palais Royal Bafou. Des photos ont été prises pour immortaliser l’évènement et la délégation du chef supérieur s’en est allée.
A la fin de la cérémonie, nous avons recueilli les impressions suivantes du Pr AWONO et de son épouse :
Question au maître des lieux : Quel a été votre premier contact avec Bafou ?
Pr AWONO : C’était à l’occasion des funérailles de la grand-mère de mon ami Fo’o-Menkheu MBAGUE François. Le chef y est arrivé à la soirée tombante et m’a spontanément invité à le raccompagner à son palais. Il nous a reçus, mon épouse et moi, en présence de certains de ses notables et cela a été une rencontre riche en découvertes et en partage. Il nous a fait découvrir l’histoire de la chefferie Bafou et celle de la dynastie régnante. Dans ces conditions, lorsque vous êtes en présence des personnes organisées et qui veulent construire, indéniablement, cela force l’admiration. A ce titre, Bafou est un modèle pour tous les camerounais car c’est avant tout un acte de patriotisme que de vouloir développer son village, et par là même le pays tout entier. Ce sont des qualités que j’ai aussi trouvées et appréciées chez ce grand homme qu’est le chef supérieur. Le partage que nous avons eu a été très profond et je lui ai promis une invitation lorsqu’il sera de passage à Yaoundé. Le premier pont ainsi construit, c’est chose faite aujourd’hui. En ce qui concerne le chef en personne, il est quelqu'un de très actif et organisé : très peu de camerounais le sont.
Il me souvient que c’est à cette occasion que votre épouse a été faite Mêffo à la chefferie supérieure. Avez-vous par la suite eu d’autres occasions de visiter Bafou ?
Pr AWONO : Bien sûr. Nous avons eu plusieurs autres occasions de visiter non seulement la chefferie mais également les quartiers et certains sites touristiques de Bafou. Toutefois, même lorsque nous n’y sommes pas physiquement, nous y sommes spirituellement.
Considérant la valeur accordée en pays Bamiléké au chef et à la famille royale, qu’avez-vous ressenti lorsque vous deviez les recevoir chez vous ?
Pr AWONO : Nous avons été secoués par plusieurs sentiments, c’est très honorant mais nous étions également dérangés quant à la manière de recevoir un chef, le Roi des Bafou. Pour ce faire, nous avons dû suivre une formation continue ; tous les détails ont été passés au peigne fin. De même que l’aspect du repas, car il fallait que le chef supérieur, la reine mère et sa délégation se sentent à leur aise durant la réception. Mon épouse, mon fils et moi avec l’aide des amis nous nous sommes mobilisés pour donner le meilleur à cette réception. Il y avait évidemment une pression, j’étais nerveux car il s’agissait de recevoir le Roi des Bafou. A partir de 11 h des « éclaireurs » ont été signalés. Ils venaient pour nous aider à ajuster la disposition des lieux. Je pense ici à M. MBAGUE François et sa mère, à M. NGUIMEZAP Paul et Madame, et à M. DONKENG Cosmas et Madame. Quelques temps après, le reste de la délégation est arrivé avec le chef en tête et le compte à rebours a commencé avec beaucoup de spontanéité, de convivialité et d’humour de la part du chef. J’ai découvert à cette occasion que M. DONKENG était un habitué de ces choses, car il m’a donné de très bons conseils pour la disposition des sièges et des buffets et a parfaitement orienté l’ordonnancement des différentes étapes de la réception du chef. Pendant tout le séjour du chef chez moi, il s’est occupé du protocole avec maestria.
Au delà de tout, l’idée que j’ai, c’est de valoriser davantage cette culture dont il est le garant et dont il tient si bien les rênes. À notre rencontre à Bafou, je lui avais déjà signifié en insistant sur la volonté que j’avais d’apporter ma pierre à la construction du joyau architectural qu’est le palais royal.
Quelle regard portez vous sur la société traditionnelle telle quelle est hiérarchisée et vécue à Bafou ?
Pr AWONO : Mon opinion part d’un constat. Dans certaines de nos régions au Cameroun, la société traditionnelle n’a presque pas de place car elle est régie par le désordre, le refus et l’absence de l’autorité traditionnelle. Or, cette autorité assure une coordination nécessaire pour le bien-être et le développement de tous. La culture a ses règles et lorsqu’elles sont respectées, la communauté ne peut connaitre que la prospérité. Ici dans notre région du centre, je n’ai cessé de clamer l’importance des chefferies traditionnelles qui sont le meilleur interlocuteur de l’administration publique afin que nos communautés avancent. Cependant, elles n’existent pas chez nous. L’acceptation de l’autorité traditionnelle chez les Bamiléké est de mon point de vue, l’un des facteurs de leur réussite. Un autre exemple à l’international peut appuyer mes propos. Tenez ! Les chinois et les japonais ! Dans leur ouverture au monde, ils n’ont pris que ce qui est bon chez les européens et les américains et leur culture est restée intacte. Ces deux pays figurent aujourd’hui parmi les plus développés. Je prends cet exemple pour que chacun voit l’importance et les avantages que l’on peut tirer de sa tradition, de sa culture. A cet effet, j’ai d’ailleurs invité le chef au partage et à ce que l’on revienne à ces valeurs basiques qui n’empêchent en rien l’émancipation intellectuelle.
Pensez vous que les sociétés traditionnelles du Centre peuvent rattraper le temps perdu ?
Pr AWONO : Pour vous répondre je vais vous parler d’une expérience : les élites d’Obala qui ont pensé redorer notre blason coté traditionnel, se sont réunis il ya quelques années et ont initié et créé un partenariat avec la Suisse. Malheureusement, lorsque je me joins à eux, les turbulences y ont déjà fait leur nid. Pour marquer ma pierre, j’ai regroupé les jeunes et je les ai amenés à Bayangam dans la région de l’Ouest afin qu’ils voient ce que les autres jeunes comme eux font et réalisent. Je peux vous dire que le résultat de ce partage d’expériences était excellent. Ceci dit, on peut faire quelque chose, si l’on est volontaire et organisé.
Lorsque nous voyons notre chef aller à la rencontre d’une élite d’une autre région telle que vous, nous sommes curieux de savoir quelle est l’avantage d’une telle sortie ?
Pr AWONO : Le partage d’expériences en lui seul est énorme. Je crois que la première chose quand vous voulez faire du business c’est d’avoir un partenaire crédible et si vous avez moyen de le rendre crédible afin de faire du business après, cela est tout autant avantageux. Si cette crédibilité n’est pas établie, le partenaire peut créer des problèmes et vous serez en insécurité. Deuxièmement, nous avons souvent évolué chacun dans sa région et il est grand temps que les régions communient, nouent des partenariats. Pour que cette harmonie vers le développement de notre pays tout entier soit réelle, je pense que nous n’avons pas besoin de décrets mais de nos traditions. Troisièmement, cela développerait l’esprit de compétition, de concurrence qui booste la croissance. Lorsque j’ai amené nos jeunes à Bayangam, c’était également pour leur inculquer cet esprit là.
A mon avis cette relation privilégiée avec le Roi des Bafou, mon épouse et moi en sommes fiers et nous pensons qu’elle a ses beaux jours devant elle. C’est la preuve qu’il n’y a pas de limites et il n’y en aura pas. S’il faut que j’apporte quelque chose à la communauté Bafou, je n’hésiterai jamais sous prétexte que je suis de la Lékié.
Question à l’épouse : Globalement quelle est votre appréciation de cette visite ?
Mafo AWONO : J’ai été très émue de savoir que je vais recevoir le chef Bafou. J’avais également peur de ne pas être à la hauteur, je n’ai même pas dormi toute la nuit. Au delà des discussions, le chef Bafou devait manger et cela m’incombait. C’est vrai que la veille nous avons établi le menu ensemble, mais je ne voulais pas que l’on ressente une limite quelconque dans ce menu. Nous sommes tous Camerounais et chaque communauté a une spécificité, une ou plusieurs richesses à partager avec les autres. C’est la raison pour laquelle la délégation royale a eu des mets traditionnels béti à l’instar du « medim-mezon » qui est une tisane traditionnelle très riche en vertus thérapeutiques, le « ndomba » de poulet et les tripes de bœuf cuisinés à l’étouffée à la façon béti. J’ai été très contente du buffet car le chef a été démocrate et a mangé un peu de tout. Ce qui pour moi est un honneur. Par ailleurs, j’ai également été honorée et admirée des autres femmes car la Reine Mère m’a embrassée trois fois et ce n’est pas donné à tout le monde ; j’en suis vraiment très émue.
Comment voyez-vous l’avenir de cette relation privilégiée ?
Pr AWONO : On fait des rencontres tous les jours et c’est leur qualité qui importe. Je me sens bien à Bafou et lui ici. Les lendemains meilleurs nous attendent inéluctablement.
Faire un Don à Bafou.org
Publi-Reportage
-
Visite guidée des ateliers de chaudronnerie, Menuiserie et mécatronique de l’IUC
Après la participation majestueuse de l’IUC au dernier « forum… -
MUFID BAFOU : Un établissement de micro-finance en pleine croissance
A l’occasion de l’Assemblée Générale de la MUFID BAFOU qui a… -
LE CABINET DENTAIRE D’ETOA-MEKI ET SON PLATEAU TECHNIQUE TOUJOURS A LA POINTE
Au-delà de l’expertise avérée de l’équipe de spécialistes… -
MUFID de Bafou : un levier de développement du groupement Bafou sous exploité
A l’occasion de son Assemblée Générale tenu le 13 Août 2023 au… -
IUGET À LA UNE DE CAMEROON TRIBUNE DE CE JEUDI 20 JUILLET 2023 AVEC MIT ET AWS.
En achetant votre numéro, vous saurez tout sur la collaboration… -
Invitation : Sortie du La’akem et Intronisation de S.M. Fo’o Nkoho FEUDJIO Francis
Invitation : Sortie du La’akem et Intronisation de S.M. Fo’o… -
Faire-part : Cérémonie de sortie officielle du La’akem et d’intronisation de S.M. Fo’o TSAGUE VII YIMELE Ervé Marssial
GROUPEMENT BAFOU Chefferie de 3ème degré du village Sessa…