Tournée de prise de contact du Sous-préfet de l’Arrondissement de Nkong-Ni : Village Baleng

Détails

Publié le samedi 25 juin 2011 08:20

Dans la continuation de la tournée du Sous-préfet de Nkong-Ni, l’honneur est revenu aux populations du village Baleng ce 21 juin 2011 d’accueillir le Sous-préfet et sa suite. La pluie, invité indésirable, était cependant au rendez-vous et a failli gâcher l’éclat de la cérémonie. L’on a eu à se demander si les notables Baleng, détenteurs des « sacs du village », avaient voyagé avec la potion qui sert à  « bruler la pluie ». Alors que le Sous-préfet devait arriver à 14 h, c’est finalement aux environs de 15 h 40’ que la cérémonie a commencé.

Le village Baleng que nous avons eu à présenter dans la série d’articles intitulés « Coup d’œil sur le village Baleng » parus dans www.bafou.org, a quelques particularités propres. En plus de ce qui a été dit, nous pouvons ajouter qu’il existe à Baleng une communauté Haoussa grandissante. En effet, les grandes villas qu’on rencontre à Baleng ont à temps plein pour habitants les populations de cette communauté, faisant office de gardiens.

A l’occasion de la visite de l’autorité administrative dans ce village, on a remarqué une forte mobilisation de la population avec une grande représentativité des élites extérieures venant de Douala, de Yaoundé, de Bafoussam et de Dschang malgré le fait que la cérémonie se tenait en semaine. A la différence des chefs des autres villages déjà visitées, Sa Majesté Foleng Johny Baleng III, a préféré démontrer à tous qu’il était en parfaite symbiose avec ses populations. Ainsi, il a tenu à faire honneur  à Moho Lekouet DONKENG Cosmas en le désignant comme son porte parole. C’est ainsi qu’on a eu deux allocutions :

L’allocution de S.M. Foleng TSOBGNY Jean Calvin Johny Baleng III présentée par Moho Lekouet dont voici l’intégralité du texte :

« Discours de bienvenue au nouveau Sous-préfet de l’Arrondissement de Nkong-Ni en visite de prise de contact dans le village Baleng le 21 juin 2011 :

* Monsieur le Sous-préfet de l’Arrondissement de Nkong-Ni,

* Monsieur le Maire de la Commune de Nkong-Zem,

* Sa Majesté le Chef Supérieur du Groupement Bafou,

* Leurs Majestés les chefs de village,

* Mesdames et Messieurs les Délégués et chefs des services publics de l’Arrondissement de Nkong-Ni,

* Vaillant peuple du village Baleng,

Mesdames, Messieurs, chers invités,

C’est avec joie que je prends la parole ce jour pour adresser les souhaits de bienvenue de tout le peuple Baleng à notre nouveau Sous-préfet et à l’importante délégation qui l’accompagne.

A la faveur d’un récent texte du Chef de l’Etat, un nouveau Sous-préfet a été désigné pour venir sur place nous aider à améliorer notre vécu quotidien. A cette nouvelle autorité administrative, nous disons ceci :

Bienvenue à Baleng, Monsieur le sous-préfet !

Bienvenue dans le petit village qui a vu naitre l’Honorable Député Maire Foning Françoise, Présidente de la Section RDPC de Douala 5^e et première femme africaine présidente mondiale des femmes chefs d’entreprises !

Bienvenue dans le modeste village qui a donné à l’Etat du Cameroun le Directeur du Cabinet Civil de la Présidence de la République et Ambassadeur Tsobgny Langue Clément, les députés Zébazé Siméon et Nguétsa Pascal, les Maires Tsobgny Panka Paul, Nguetsa Pascal et j’en passe !

Monsieur le Sous-préfet, le village que vous visitez aujourd’hui est une chefferie traditionnelle du Groupement Bafou créée en 1925 par sa Majesté Fo’o-Ndong Kana 1^er. Il sera plus tard érigé en chefferie de 3^e Degré par un arrêté préfectoral du 7 juillet 1987.

Baleng compte à ce jour près de 1.800 âmes installées au village, dans les villes du Cameroun, d’Afrique, d’Europe et des Etats-Unis.

Il est limité :

- Au nord par le village Balepouo et le quartier Mbeng Ndjieu-Mboungo

- Au sud par le quartier Touola’ah Ndezong du groupement Foto

- A l’Est par le village Ndzifeng et le quartier Ntseng-Mbeng

- A l’Ouest par les quartiers Kékang et Tenkweuh de Bafou et le quartier Ndzong du Groupement Foto

Monsieur le Sous-préfet, Baleng est la porte d’entrée Ouest du groupement Bafou et la porte de communication entre la ville de Dschang et le groupement Bafou. C’est également le carrefour de communication entre Bafou centre et les villages de Bafou nord et ceux de la région du Sud-Ouest.

Baleng entretient d’excellents rapports de bon voisinage avec Ndzifeng, Lepouo, et Touola’a Ndezong dans le groupement Foto. Une bonne partie de la population de Baleng vient des villages de Penka-Michel, de Bafoussam, de Bangangté, de Baham, de Bafang, etc... De par sa composition ethnologique, Baleng est un creuset de paix, de tolérance et de cohabitation pacifique entre des personnes venant d’horizons divers et vaquant la main dans la main à leurs activités quotidiennes.

Baleng est aussi le siège de la Sous-section RDPC Nkong-Ni B11 qui couvre Baleng, Balepouo, Kekang 1, Mbeng Kemegho et Mbeng Ndjieu-Mboungo.

Nous saisissons l’occasion de votre première descente sur le terrain pour remercier le Gouvernement du Renouveau pour certaines actions posées au profit de nos populations. Sans être exhaustifs, nous pensons au Centre Spécial d’Etat Civil créé à Baleng, à la grande boucle de l’axe routier Baleng-Badzifeng-Mbeng dont les travaux de reprofilage ont été réalisés grâce à l’honorable Melaga Odette. Nous pensons aussi à la sollicitude de la Mairie de Nkong-Zem qui nous a fait un important don de tôles de 3 mètres pour aider les élites de Baleng dans la réfection de la toiture de l’Ecole publique emportée par la tornade.

Comme doléances, le peuple Baleng prie le Sous-préfet, le Maire de Nkong-Zem et sa Majesté le Chef Supérieur Bafou de bien vouloir prêter une oreille attentive à ce qui suit :

1/- Baleng n’a jamais bénéficié d’une structure socio-éducative de l’Etat. L’unique centre de santé que le village a connu était une initiative privée. Il est fermé depuis la mort de son promoteur. En conséquence, les populations éprouvent d’énormes difficultés pour transporter leurs malades soit au centre de santé intégré de Mbeng, soit à Dschang avec l’inévitable transbordement obligatoire de la gare routière de Touola’a.

L’école publique de Baleng est une création personnelle du fondateur du village qui, par la suite, l’a confié à l’Etat. Nous sollicitons la création à Baleng, d’une Ecole maternelle pour accélérer l’alphabétisation de nos jeunes enfants et d’un C.E.S. pour freiner l’exode rural des jeunes.

2/- Dans le chapitre de la lutte contre l’insécurité, l’éclairage public visible à certains endroits de Baleng est l’œuvre des élites du village qui, jusqu’à ce jour, supportent encore mensuellement le paiement des factures SONEL. A ces élites et à toutes les bonnes volontés qui participent à cette opération, je leur dis solennellement merci pour tant de sacrifices. Puisqu’il s’agit effectivement d’éclairage public, nous prions Mr le Maire de bien vouloir assumer ses devoirs en faisant supporter ces factures par le budget de la Commune.

3/- Avec la menace du choléra et des maladies diarrhéiques, nous sollicitons des pouvoirs publics, la création et la mise en fonctionnement de quelques points de forage à Baleng. La borne fontaine du carrefour Johny Baleng et l’eau disponible à la chefferie et dans certains domiciles privés sont l’œuvre des élites locales. Elle n’est pas suffisante pour couvrir les besoins de la population. Un adage bien connu ne dit-il pas que "l’eau, c’est la vie" ?

4/- La position géographique de Baleng milite en faveur de la création dans ce village, d’un guichet de paiement des factures d’électricité Sonel. Ceci éviterait aux populations de perdre des journées entières et même des semaines pour aller à Bagha. Très souvent, elles en rentrent bredouilles et sont encore sanctionnées par des pénalités pour retard de paiement ou par des suspensions d’énergie électrique.

5/- Nous avons créé un marché périodique à Baleng. Il devrait grandir et aider dans la lutte contre la pauvreté. Mais nos populations sont découragées par la pression fiscale émanant de la Mairie et des agents du fisc. Pour permettre à ce marché de sortir de son état embryonnaire et d’atteindre les objectifs de sa création, nous sollicitons des autorités compétentes un allègement de la pression et du harcèlement fiscal. Nous demandons l’application d’impôts justes ayant une réelle corrélation avec l’activité menée par nos commerçants.

Monsieur le Sous-préfet, permettez-moi cette fois de m’adresser aux populations du village Baleng.

Chers parents, chers frères et sœurs, dynamique élite du village Baleng. Nous n’avons pas à tout attendre de l’Administration. En vous félicitant solennellement pour tout ce que nous avons déjà eu à faire ensemble, je vous prie de continuer comme par le passé à vous investir dans la construction de Baleng. Le Comité de Développement qui est en cours de réhabilitation interpelle tout le monde et nous permettra de relever d’autres défis.

Monsieur le Sous-préfet, en vous souhaitant la bienvenue dans votre nouveau poste de commandement, nous vous assurons à l’avance que la collaboration de Baleng vous ait déjà acquise. Comme votre prédécesseur, Monsieur ATEBA ATEBA, vous êtes ici chez vous et pouvez compter sur nous car si vous réussissez dans vos hautes fonctions, les vrais bénéficiaires seront nos populations.

Vive le village Baleng,

Vive l’Arrondissement de Nkong-Ni,

Vive le Département de la Menoua,

Vive le Cameroun et son illustre Guide, le Président Paul Biya. 

Je vous remercie !

Fait à Baleng le 21 juin 2011

Le Chef du village,

(é)

Sa Majesté Jean Calvin Tsobgny

 »

Notons pour le féliciter que Moho-Lekouet a présenté ce discours avec beaucoup d’élégance, ce qui lui a valu plusieurs salves d’applaudissements et des youyous de l’assistance.

La deuxième allocution était celle de Monsieur le Sous-préfet de l’Arrondissement de Nkong-Ni, qui dans l’ensemble portait les mêmes conseils et recommandations que dans les autres étapes.

Pour ce qui est de la séance de travail, deux interventions ont été enregistrées :

1- Préoccupation d’un fils de « Ndeng-kiah » : comment faire pour régénérer nos plantations de bambous raphias en voie de disparition ?

2- Préoccupation d’une cultivatrice : comment faire pour acquérir les engrais à moindre coût ?

Répondant à ces deux préoccupations et à celles contenues dans l’allocution du chef du village, le Sous-préfet et les membres de sa suite ont apporté quelques réponses :

Pour Mme FOKO Hélène, chef de poste forestier et de chasse de Nkong-ni, c’est lorsque le Maire aura trouvé un espace à allouer à son service qu’une pépinière de multiplication du matériel végétal forestier sera mis en place pour la promotion du reboisement en général et éventuellement la régénération des plantations de bambous raphia.

Le représentant du délégué d’agriculture de Nkong-Ni a donné des conseils relatifs à la fabrication du compost. Il a ainsi expliqué aux populations de Baleng le bien fondé de se constituer en GIC (groupe d’initiative commune) afin de bénéficier des multiples appuis du Gouvernement à travers le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural et le Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales.

Le Maire de la commune de Nkong-Zem, plusieurs fois interpelé, a expliqué au sujet la pression fiscale susmentionnée que la commune ne se reconnaît pas dans ce genre de pratiques. Toutefois, il a demandé aux populations d’être vigilantes car parfois, certaines personnes malhonnêtes se font passer pour des agents de la commune et arnaquent tranquillement les honnêtes citoyens. Dans tous les cas, le Maire a invité les populations à signaler tous les cas d’abus aux autorités de Nkong-Ni. Il a par ailleurs dit que le reboisement des plantations de bambous raphia était très facile parce que ne nécessitant pas beaucoup de peine. Pour lui, il suffirait de recueillir le « tchakoum » ou fruits de bambous raphia mûrs pour faire des semis. Concernant l’école maternelle, il a annoncé que le projet était si avancé que cette structure sera ouverte à la rentrée de septembre 2011. 

Avant de passer au buffet dressé au salon d’honneur du château de la chefferie Baleng, le Sous-préfet et sa suite se sont dirigés vers les groupes de danses traditionnelles qui ont reçu leurs encouragements avec le traditionnel « farotage » de circonstance.

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